Le groupe italo-suisse a fait une offre d’acquisition des actifs logistiques de Vincent Bolloré sur le continent africain, deux mois après des informations sur leur possible cession par l’industriel français.
Deux mois à peine après l’évocation par Le Monde de la volonté de Vincent Bolloré de céder ses activités portuaires gérées par sa filiale Bolloré Africa Logistics (BAL) en Afrique, l’information tend à se confirmer. Le groupe français a en effet reçu une offre de rachat de 5,7 milliards d’euros de la part de Mediterranean Shipping Company (MSC).
Le communiqué d’annonce de BAL indique même que la cessionnaire pressentie dispose d’une exclusivité courant jusqu’au 31 mars 2022. Un délai au cours duquel les négociations devraient se poursuivre entre les deux parties. C’est dire que les choses sont prises au sérieux et qu’il ne s’agit pas d’une offre destinée à tâter le terrain, comme c’est souvent le cas dans ce genre d’affaires.
Effet d’une bombe
Un accord peut donc intervenir très vite. Même si la transaction devra requérir l’avis favorable de l’État français en raison du caractère stratégique des infrastructures portuaires gérées par Bolloré sur le continent africain, aux yeux de l’ex-puissance coloniale. Car presque aucun pays dans cette partie du globe n’a de secret pour l’industriel breton intervenant dans 42 ports avec 16 concessions de terminaux à conteneurs et trois concessions ferroviaires. Le tout grâce à une main-d’œuvre de plus 20 000 employés.
C’est en raison de cette mainmise que les informations de possible départ de BAL évoquées mi-octobre avaient fait l’effet d’une bombe. Même si ce n’était pas la première fois et que Vincent Bolloré lui-même avait à maintes reprises par le passé, laisser sourdre l’éventualité d’un retrait du continent africain. Car son groupe a beau y être solidement implanté, sa position vacille de plus en plus ces derniers temps tant par les démêlées judiciaires du grand patron que par l’arrivée de nouveaux acteurs aux ressources illimitées.
Reconfiguration
La crise du Covid a en effet fait flamber à des niveaux records les taux de fret en raison de la pénurie des porte-conteneurs entre autres. D’où le souhait des acteurs de s’unir pour affronter les investissements coûteux du secteur au risque de se faire engloutir individuellement.
C’est ainsi qu’il faut comprendre la volonté de MSC détenu par la famille Aponte propriétaire par ailleurs de l’une des plus importantes croisières au monde, de mettre la main sur BAL. De quoi étendre sa présence en Afrique où il est déjà actif à travers le Togo et la Côte d’Ivoire.
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