Dans le cadre de l’accélération de son industrialisation, l’État de Kwara (Nigeria) a approuvé le week-end dernier la création d’une usine de production de beurre de karité. D’un coût total de 2,6 milliards de nairas (5,8 millions dollars), cette nouvelle unité transformera 50 tonnes de noix de karité par an et créera plus de 10 000 emplois.
Au Nigeria, le Conseil exécutif de l’Etat de Kwara (ouest du Nigeria) a validé, le weekend dernier, la création d’une usine de production de beurre de karité à Kaiama. D’un coût global de 2,6 milliards de nairas (5,8 millions dollars), cette nouvelle unité sera construite et gérée par l’entreprise agro-industrielle SAO-Agro Allied Company. Cette compagnie a reçu la mission de transformer plus de 50 tonnes de noix de karité par an. Pour se faire, elle emploiera plus de 10 000 femmes et jeunes impliqués dans le commerce de la matière première au niveau local. Grâce au projet, ces travailleurs pourront améliorer leurs moyens de subsistance en ayant de meilleurs revenus, une meilleure nutrition et des opportunités dans la vie.
Réduire la pauvreté et autonomiser les femmes
La création de cette unité de production du beurre de karité s’inscrit dans le cadre d’une initiative visant à accélérer l’industrialisation de la région, à créer plus d’emplois pour la population et à élargir la base économique du gouvernorat. Selon Abdul Rahman Abdul Razaq, gouverneur de l’Etat de Kwara, cette usine permettra en particulier d’autonomiser les jeunes et les femmes, de réduire la pauvreté, d’augmenter le volume des activités commerciales et économiques et d’attirer plus d’investissements. Aussi, il croit que ce projet industriel aidera Kwara à exploiter correctement la demande mondiale de produits de noix de karité évaluée à 30 milliards de dollars.
Augmenter les recettes d’exportation d’environ 40 % d’ici 2025
Pour rappel, le Nigeria est le premier producteur mondial de noix de karité avec 370 000 tonnes de beurre de karité produits par an, d’après des données de la Banque centrale du Nigeria (CBN) et de l’association des oléiculteurs. Alors que la filière cherche à accroître ses expéditions sur le marché international, le Conseil de promotion des exportations (NEPC) du Nigeria souhaite augmenter les recettes d’exportation d’environ 40 % d’ici 2025. Il veut positionner de manière unique les produits dérivés du karité nigérian sur l’énorme marché mondial dirigé par des facteurs importants. Parmi lesquels la sensibilisation croissante des consommateurs et la demande grandissante de cosmétiques naturels et biologiques.
Au-delà de la quantité, rechercher la qualité
Pour soutenir cette ambition, les autorités locales et fédérales encouragent les investissements privés dans la filière. Elles espèrent ainsi révéler tout le potentiel du secteur. Avec le nombre d’arbres de karité qui se trouvent au Nigeria, le pays pourrait produire jusqu’à 60 % de la demande internationale. Ce qui serait énorme. D’ailleurs, le karité pourrait participer à la diversification de la première économie africaine, presque exclusivement basée sur les revenus pétroliers. Mais, la dynamisation de la filière va au-delà de la seule quantité. Il faudra aussi augmenter la qualité de la transformation, pour un marché international de plus en plus exigeant.
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