L’ancien chef de l’État français nie avoir noué un quelconque pacte corruptif avec l’ex-président de la Libye, au procès sur le financement présumé de sa course vers l’Élysée il y a 18 ans.
« On a trouvé quoi ? », s’est interrogé Nicolas Sarkozy, à plusieurs reprises jeudi 9 janvier 2025. Avant de s’empresser de répondre : « Rien, me concernant », selon le compte rendu du journal Le Monde au quatrième jour du procès visant l’ancien président français et 12 autres prévenus, en liant avec le financement illégal de la campagne élyséenne de 2007.
Parmi ces derniers figurent trois anciens proches collaborateurs de Sarkozy, dont Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Woerth, soupçonnés d’avoir participé tout comme ce dernier, à un pacte de corruption en acceptant des largesses financières de la part de la Libye alors dirigée par Mouammar Kadhafi (1969-2011).
Des sommes de plusieurs millions d’euros en échange d’une contribution française à la fin de l’isolement libyen sur la scène internationale. La justice soupçonne par ailleurs que cet argent perçu avec la contribution de plusieurs intermédiaires était prévu pour desserrer l’étau judiciaire française autour d’Abdallah Al-Senoussi, ancien puissant patron des services de renseignements de la Libye.
De la colère…
Également connu comme le beau-frère de Kadhafi, l’ancien militaire recherché sous le coup d’un mandat d’arrêt international, était condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l‘attentat du DC-10 d’UTA qui aura coûté la vie à 170 passagers.
« Vous ne trouverez jamais, jamais non pas un euro, mais pas un centime libyen dans ma campagne », a ainsi affirmé un Nicolas décrit comme « combatif » jeudi, selon des rapports de l’audience.
« L’argent de la corruption est le grand absent de ce procès et pour une raison simple : il n’y a pas d’argent de la corruption, car il n’y a pas eu de corruption du candidat », a-t-il signifié, évoquant sa « colère ».
Un complot ?
L’affaire, qui mobilise la justice française depuis plus d’une décennie, a débuté en 2013 suite à la publication par Mediapart d’une note attribuée aux services secrets libyens. Ce document, daté de décembre 2006, évoquait un accord présumé entre Sarkozy et le régime de Kadhafi.
Les enquêteurs ont notamment mis en lumière des mouvements de fonds douteux et des témoignages troublants d’anciens dignitaires de la Libye. Mais pour l’ancien président, cette note dont Al-Senoussi confirme le contenu tout en niant l’avoir signée, est « un faux grossier ».
« C’est un complot », a encore asséné à la barre, celui encourt jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 375 000 euros en cas de culpabilité reconnue par le tribunal.
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