Le taux d’inflation annuel du Mali devrait s’établir à 5% cette année, contre 10% en 2022. C’est ce que prédit le Fonds monétaire international (FMI) dans ses consultations de 2023.
En 2022, le Mali a enregistré un taux d’inflation annuel de 10% sous l’effet conjugué de la guerre en Ukraine et des sanctions régionales. Cette année, ce taux devrait descendre à 5 % et à 2 % en 2024 grâce à la baisse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. C’est ce qu’indique le Fonds monétaire international (FMI) dans ses consultations de 2023 au titre de l’article IV.
Accentuation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire
Dans leur avis, les administrateurs du FMI ont reconnu que le Mali a subi plusieurs chocs, notamment climatiques, ces trois dernières années. Et qu’il a également fait face à un embargo, ainsi que par la suspension de l’aide internationale suite au coup d’Etat d’Assimi Goita. Tous ces évènements ont eu des conséquences négatives, dont l’accentuation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Parallèlement, les dépenses publiques (sécurité, salaires de la fonction publique, facture des intérêts, etc.) ont fortement augmenté.
Une croissance économique malgré des difficultés
Cette situation a sacrifié les dépenses liées à la croissance et creusé le déficit budgétaire, qui se situe juste en dessous de 5% en 2022. « Néanmoins, l’économie malienne s’est montrée relativement résiliente, en partie grâce à des politiques judicieuses », a souligné M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI. En effet, la croissance du PIB réel est passée de 3,1 % en 2021 à 3,7 % en 2022 en dépit de grandes difficultés rencontrées sur les plans sécuritaire et sociopolitique.
De grands défis à relever à l’avenir
Le FMI s’attend à une croissance de 5% en 2023 grâce au dynamisme de la production agricole et aurifère. Ce dynamisme a déjà permis d’améliorer légèrement le déficit courant du Mali en le faisant passer de 7,5 % du PIB en 2021 à 6,9 % en 2022. À moyen terme, le déficit devrait passer en dessous de 4 % du PIB. M. Kenji Okamura note qu’à l’avenir, le pays est appelé à relever de grands défis, alors que la dette publique malienne a nettement augmenté dans un contexte de durcissement des conditions de financement.
Des espoirs avec le retour des civils au pouvoir
Les experts du FMI redoutent en particulier la détérioration de la situation sécuritaire et les retards éventuels dans les élections. Toutefois, ils estiment que tout pourrait aller bien avec le retour des civils au pouvoir, après l’élection présidentielle de 2024. Ce scrutin devrait entraîner une reprise de l’aide budgétaire extérieure. En attendant, les administrateurs souhaitent que Bamako procède à un ajustement budgétaire et à la mise en œuvre résolue de réformes améliorant la gouvernance. Ils ont également évoqué la nécessité de renouer avec les partenaires internationaux et de redéfinir les priorités sur le plan des dépenses sociales et sécuritaires.
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