Mali : première prise de contact fructueuse entre la junte et le M5

Des blindés de l'armée malienne, lors d'un défilé militaire.

 

Les militaires maliens ont reçu mercredi, pour la première fois, des représentants du M5-RFP, mouvement de contestation qui réclamait la démission du président déchu Ibrahim Boubacar Keita (IBK).

Au Mali, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui a mobilisé pendant des semaines contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, a été formellement reçu mercredi par la junte. L’entrevue, présentée comme une prise de contact d’une heure environ, a eu lieu dans les locaux de l’état-major du camp de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, devenu le quartier général du nouveau pouvoir. Elle enregistrée la présence de nombreux ténors de l’opposition, parmi lesquels Soguel Maïga, Issa Kaou Djim, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé ou encore Me Mountaga Tall.

Un dialogue fraternel entre les deux acteurs principaux du changement

A l’issue de la rencontre, le M5-RFP a exprimé sa satisfaction et son désir de poursuivre sur cette lancée. « Nous sommes disposés à accompagner le processus [de transition]. Nous avons été édifiés et rassurés. », a déclaré Issa Kaou Djim, un proche de l’imam conservateur Mahmoud Dicko, figure la plus influente du M5-RFP. « On a tenu un dialogue fraternel entre nous, on a tenu à dire au comité que très prochainement, il faudrait qu’il y ait une rencontre fraternelle pour aller à certaines décisions, parce que nous sommes les deux acteurs principaux du changement qui est intervenu au Mali », a confirmé Modibo Koné, président Mali Kanou et membre du comité stratégique du M5.

« Nous devons réussir cette transition ensemble »

Pour le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Maïga, ces discussions doivent acter « que les deux acteurs majeurs de la transition pour le changement tant attendu par le peuple malien » sont le M5-RFP et le Comité national pour le salut du peuple mis sur pied par les militaires pour gouverner. Il insiste sur ce point parce que l’opposition a affaibli le pouvoir d’IBK pendant plus de deux mois, avant que les militaires ne lui portent le coup fatal, le mercredi 19 août.

Les deux parties doivent se retrouver le samedi 29 août pour parler des sujets de fond, notamment de la transition politique. « On doit se retrouver pour faire cette séance de travail. A l’issue de cette deuxième réunion, les deux acteurs clé auront une vision claire, un programme précis par rapport à tout ça. Car nous devons réussir cette transition ensemble. », a assuré Adama Ben Diarra, membre du comité stratégique du M5.

La CEDEAO en sommet vendredi

Après leur putsch, les militaires maliens avaient promis de mettre en place une transition de trois ans. Un délai trop long pour la mission de médiation de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle souhaiterait une transition limitée à environ un an ou moins et conduite par une personnalité civile, et non par un militaire. Les dirigeants ouest-africains doivent se réunir ce vendredi pour examiner à nouveau la situation au Mali. Ils devraient délibérer sur la nécessité de maintenir ou non, voire de renforcer des sanctions déjà prises, comme la fermeture des frontières des Etats membres avec le Mali et l’arrêt des flux financiers et commerciaux.


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