Joe Biden a remporté l’élection présidentielle américaine la semaine dernière en obtenant 290 grands électeurs. Cette victoire unanimement saluée par les dirigeants du monde devrait produire un changement dans la politique africaine des Etats Unis.
Trump n’a jamais mis le pied en Afrique en quatre ans
Bien que le dépouillement se poursuive dans deux Etats et que Donald Trump joue la contestation, Joe Biden est désormais le nouveau président des Etats Unis. Selon un décompte publié samedi, il avait obtenu en tout 290 grands électeurs, alors qu’il lui en faut 270 pour gagner le scrutin. Sa victoire étant actée, plusieurs dirigeants lui ont adressé leurs félicitations ces derniers jours. Parmi eux, les présidents africains Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Macky Sall (Sénégal), Yoweri Museveni (Ouganda) et Uhuru kenyatta (Kenya). Le chef de l’État sénégalais a écrit que « Le Sénégal se réjouit de poursuivre ses excellentes relations d’amitié et de coopération avec les États-Unis d’Amérique ». Son homologue ivoirien assure lui qu’il « continuera d’œuvrer au renforcement des relations d’amitié et de coopération » entre leurs deux pays et leurs deux peuples.
Mais ne nous y trompons pas. Ces dirigeants sont davantage soulagés de la défaite de Donald Trump, qui a traité le continent de « pays de merde ». Pendant son mandat, le président républicain n’a d’ailleurs jamais mis les pieds en Afrique. Le continent espère donc refermer sa parenthèse de 4 ans et ouvrir une nouvelle page avec les Etats Unis. Ou plutôt retrouver la relation qu’il avait avec Barack Obama. En tant qu’ancien vice-président de ce dernier, Joe Biden devrait vraisemblablement mieux traiter l’Afrique que Donald Trump. D’ailleurs, les Etats Unis auraient intérêt à revenir sur le premier plan dans un continent qui se tourne de plus en plus vers la Chine.
La lutte contre le terrorisme, une question prioritaire
Du côté des Africains, on attend beaucoup de Joe Biden. Au Sahel par exemple, on espère un engagement plus franc des Américains et plus d’investissements contre le terrorisme. Même chose en Somalie où Donald Trump avait souhaité carrément retirer les quelques 700 soldats américains. Or ce pays a plus que jamais besoin de la coopération américaine. Le départ des 20 000 soldats de la force africaine Amisom devant intervienir à la fin de l’année, alors que les Shebab reviennent en force.
A l’inverse, d’autres pays voient peut-être d’un mauvais œil l’élection de Joe Biden. L’on pense notamment au Maroc, qui a eu des démêlés avec l’administration Obama sur la question du Sahara occidental et celle des droits de l’Homme. Avec Joe Biden, également démocrate, des frictions devraient donc réapparaître avec les Etats Unis.
Poster un Commentaire