Les régimes des deux pays frontaliers actuellement dans le collimateur de la communauté internationale en raison de leur caractère militaire, ont décidé de se serrer les coudes. Illustration à travers quelques coopérations annoncées ces derniers jours.
Le Mali et la Guinée unis contre tous ? Ce ne serait pas inopportun de l’affirmer. D’autant que les deux pays partagent outre la frontière, certaines caractéristiques. Ils sont aujourd’hui dirigés par des hommes en uniforme, arrivés au pouvoir grâce à des coups d’État. Deux pour le Mali, entre août 2020 et mai 2021 ; et celui perpétré en septembre 2021 pour la Guinée.
Des putschs qui ont depuis mis les autorités en porte-à-faux avec leurs partenaires étrangers, à commencer par la sous-région. La CEDEAO a ainsi suspendu les deux nations de ses instances de décision et exiger un retour rapide des civils au pouvoir grâce à des élections. Une injonction suivie d’un certain nombre de sanctions extrêmes dans le cas de Bamako dont la junte a récemment proposé une période transitoire de cinq ans. De quoi ulcérer l’instance sous-régionale qui a, lors de sa réunion du 9 janvier à Accra, mis le pays sous embargo politico-financier.
Ennemi commun
Le Mali a donc été privé de l’accès à son compte détenu par l’UEMOA. Les liaisons aériennes au départ et à destination du pays ont également été suspendues par les principales compagnies internationales. Sans oublier la fermeture des frontières d’avec le pays ordonné par la CEDEAO à tous ses membres. Autant de sanctions destinées à faire pression sur le nouveau maître du palais de Koulouba, le colonel Assimi Goïta, plus que jamais allié avec son homologue de la Guinée, Mamady Doumbouya.
Le tombeur d’Alpha Condé dont le pays n’est de toute façon plus lié par les décisions de la CEDEAO depuis sa suspension de l’organe communautaire, multiplie les échanges de bons procédés avec les autorités de Bamako.
Contourner l’isolement
Non content d’avoir maintenu ses frontières terrestres ouvertes avec le Mali, la Guinée va ouvrir grand son ciel à son voisin, à travers l’inauguration prochaine d’une nouvelle ligne aérienne. Sky Mali, la compagnie bénéficiaire, a donné l’information mardi 18 janvier, pour un vol inaugural prévu samedi. De quoi contribuer à réduire un tant soit peu l’isolement de Bamako. Au moment où ce dernier cherche à se défaire de l’étau de Paris en demandant la révision de ses accords de défense avec l’ancienne puissance coloniale.
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