Paris tient à rester militairement présent en Afrique

Un nouveau rapport sénatorial appuie Emmanuel Macron dans le maintien des bases militaires sur le contient africain, malgré la redéfinition annoncée du dispositif.

Les militaires français n’ont aucune intention de quitter l’Afrique. Tout espoir dans ce sens avait déjà été dissipé depuis l’annonce fin février par le président Emmanuel Macron, d’une réorganisation de la présence hexagonale sur le continent.

Un nouveau rapport émanant du Sénat vient conforter le chef de l’État français dans cette position. Le document adopté le 8 mars dernier indique en substance qu’une fermeture des bases militaires de Paris dans la région du Golfe de Guinée n’est pas souhaitable.

Une telle position se justifie, à en croire le texte provenant de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, par le rôle dévolu, officiellement du moins à ces bases. À savoir, « mener des opérations lourdes dans l’urgence » et protéger les ressortissants français sur place.

Rumeurs, sentiment de dédain

Autant de missions dont la pertinence reste très peu perçue par les opinions nationales africaines. Car l’installation des bases concernées comprenant notamment des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon ou encore Djibouti remonte pour la plupart à la période coloniale.

Elles font par ailleurs l’objet d’une opacité en ce sens que plusieurs de leurs implications restent secrètes. De quoi alimenter des rumeurs et autres sentiments de dédain préjudiciables pour l’image de la France en Afrique.

D’autant que les soldats tricolores ont déjà à maintes reprises par le passé, été soupçonnés de dépasser le cadre officiel de leur mission. Le plus souvent en prenant position dans des situations de conflit politique, une violation du principe de souveraineté des États.

Un certain attachement

Tout cela a fini de convaincre l’opinion publique africaine dont la grande majorité est née après les indépendances de la nécessité d’un démantèlement de ces bases. Une tendance qui s’inscrit dans les mouvements de contestation envers la France un peu partout sur le continent, qualifiés de sentiment anti-français depuis Paris.

Mais le cœur décisionnaire français, bien que conscient de la dégradation de l’image de la France dans ses anciennes colonies, n’est manifestement pas prêt à franchir un tel pas. Pas plus que les militaires français qui auraient fini de convaincre Emmanuel Macron, selon plusieurs médias tricolores, de leur attachement pour l’Afrique.

Les 3 000 soldats français environ présents sur le sol africain ont encore de longs jours devant eux.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*