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L’activiste suisso-camerounaise voit son interdiction de séjour étendue à l’ensemble de l’Union européenne en raison de ses liens présumés avec les réseaux d’influence russes, accusés de porter atteinte aux intérêts occidentaux.
Nathalie Yamb est désormais persona non grata dans l’Union européenne (UE), selon une décision du Conseil européen publiée le 26 juin au Journal officiel. Cette activiste de 55 ans, d’origine suisse et camerounaise, est accusée d’entretenir des liens avec des réseaux russes anti-occidentaux.
« Depuis le sommet de Sotchi auquel elle a participé en 2019, Nathalie Yamb soutient ouvertement la Russie, reprenant le discours de Moscou et ciblant particulièrement la France et l’Occident pour les chasser du continent africain », indique le Conseil européen, faisant référence au premier sommet Russie-Afrique organisé par Vladimir Poutine.
Alors conseillère de Mamadou Coulibaly, candidat à la présidentielle ivoirienne de 2020, Yamb s’était distinguée par une charge virulente contre le néocolonialisme français.
« Force est de constater qu’après l’esclavage, la colonisation et les pseudo-indépendances, on ne nous a reconnu que le droit d’être libres dans l’enclos français. L’Afrique francophone demeure sous contrôle français », avait-elle déclaré lors d’une intervention qui l’a propulsée sur la scène internationale.
La « dame de Sotchi » contre l’Occident
Depuis, celle que l’on surnomme la « dame de Sotchi » multiplie les attaques contre la politique africaine de la France, se définissant sur les réseaux sociaux comme « défenseure de la souveraineté africaine et résolument engagée pour une Afrique affranchie des tutelles ».
« Elle entretient des liens spécifiques avec l’Association for free research and international cooperation (AFRIC), une organisation liée aux compagnies militaires privées russes », précise le Conseil européen, en référence au groupe paramilitaire Wagner que Moscou utilise pour étendre son influence africaine par la guerre informationnelle et la désinformation entre autres.
« Nathalie Yamb soutient des actions et politiques du gouvernement russe qui menacent la démocratie, l’État de droit et la sécurité de l’Union européenne et de ses États membres par le recours à la manipulation de l’information », conclut l’institution, reprenant le même narratif que celui brandit par le Département d’État américain et la France précédemment pour décrier l’influenceuse.
Une guerre d’influence sur tous les fronts
Si Yamb a toujours nié ces accusations, ses prises de position témoignent néanmoins d’une sympathie évidente pour la politique russe en Afrique. Cette femme originaire La Chaux-de-Fonds, s’est d’ailleurs régulièrement montrée aux côtés de figures proches du Kremlin.
« Une Africaine qui parle de souveraineté ? Forcément une marionnette. Une femme noire qui dénonce l’exploitation ? Naturellement téléguidée. La décision du conseil de l’Union européenne n’est pas une sanction. C’est une confirmation », a-t-elle déclaré sur X, dénonçant ce qu’elle qualifie de peur, de racisme et de colonialisme européens.
Cette interdiction de séjour accompagnée du gel de ses avoirs sur le territoire européen, symbolise une chose : la compétition géopolitique pour l’influence africaine oppose désormais les puissances sur tous les terrains, y compris celui de la communication.
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