
La croissance de l’industrie du jeu vidéo a bondi sur le continent plus que n’importe où ailleurs dans le monde l’année dernière.
En Afrique, les jeux vidéo ont le vent en poupe. En témoignent les données dévoilées mercredi 5 février 2025 à cet effet par la plateforme néerlandaise spécialisée Newzoo pour l’éditeur de jeux sud-africain Carry1st. Elles révèlent une croissance spectaculaire de 12% sur l’année 2024.
Cette performance contraste fortement avec la moyenne mondiale qui peine à dépasser 2,1%, illustrant ainsi le dynamisme unique du continent africain dans ce domaine décrit par les auteurs à la fois comme en pleine mutation et proche de la maturité.
Le contexte continental marqué par une population jeune et très ouverte aux technologies est particulièrement favorable à l’expansion grandissante des jeux vidéo. De quoi propulser les revenus à 1,8 milliard de dollars et la communauté des joueurs sur place à 349 millions.
Il s’agit selon l’étude, d’une augmentation annuelle de 10%. Ce réseau de « gamers » est dopé par la démocratisation massive des smartphones, devenus de véritables consoles de jeu de poche pour des millions d’Africains.
Une concentration géographique
Des titres connus à l’instar de « Candy Crush », « Roblox » ou encore l’indémodable « Call of Duty » font ainsi les affaires de leurs développeurs. D’autres jeux moins connus du grand public, comme « PUBG », « Bloodstrike » et « Free Fire » cités par Bloomberg, séduisent également les passionnés.
L’analyse détaillée du marché indique une croissance du secteur des jeux vidéo concentrée dans trois pays principaux en Afrique. L’Égypte domine le classement avec des revenus atteignant 368 millions de dollars, suivie par le Nigeria (300 millions) et l’Afrique du Sud (278 millions).
Un trio de tête sans surprise, au regard de leur poids économique respectif sur le continent. D’autres marchés émergent cependant. C’est le cas de l’Érythrée et du Niger avec la croissance la plus rapide. A contrario, la Guinée équatoriale et les Seychelles ferment la marche avec une progression plus modérée.
Ces différences pourraient s’expliquer par quelques facteurs tels que l’accès aux infrastructures numériques, le pouvoir d’achat des consommateurs ainsi que la pénétration des smartphones.
Des défis persistants à relever
Un marché dominé par le fabricant chinois Transsion crédité selon la plateforme spécialisée Canalys, de la moitié des parts de marché grâce à ses marques Tecno, Infinix et Itel vendues à faible coût comparées aux géants Apple et sud-coréen Samsung par exemple.
Toutefois, il est à noter que le développement de l’industrie du gaming est négativement impacté par la lancinante problématique de la connectivité internet défaillante en Afrique, comme en témoigne auprès de Semafor Africa, Spencer Ma, directeur de la croissance de Carry1st, citant les jeux multijoueurs.
L’accessibilité des jeux est également freinée par la question des coûts. De fait, moins d’un tiers des joueurs dépensent 5 dollars ou plus par mois. Le manque persistant de contenu culturellement adapté au public africain est un autre défi.
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