Si sa légitimité ne faisait plus l’ombre d’aucun doute dans son pays, Aliou Boubacar Diallo acquiert à présent le respect de la communauté ouest-africaine grâce à la justesse de ses propositions pour une sortie de crise au Mali. Celles-ci ont été validées à deux reprises par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cinq chefs d’État d’accord avec Aliou Boubacar Diallo
Le 18 juin 2020, alors que le mouvement de contestation du M5-RFP haussait le ton contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK), Aliou Diallo a proposé à l’Assemblée nationale une série de propositions pour une sortie de crise au Mali. Le président du groupe parlementaire « Benso » avait notamment recommandé le maintien au pouvoir du chef de l’État malien légalement élu, une reprise partielle des élections législatives dans les circonscriptions contestées, la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle et la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale.
Si les solutions du député de Kayes ont été royalement ignorées par le pouvoir de Bamako et le M5-RFP, elles ont été largement reprises par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il y a eu d’abord une délégation de l’organisation sous-régionale conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan. Cette mission est intervenue une semaine après la répression sanglante des manifestations des 10 et 11 juillet dans la capitale malienne.
La coalition de l’opposition ayant rejeté les conclusions de cette médiation, la CEDEAO a sorti l’artillerie lourde le lundi 27 juillet. Les présidents Nigérian Muhammadu Buhari, Ivoirien Alassane Ouattara, Ghanéen Nana Akufo-Addo, Sénégalais Macky Sall et Nigérien Mahamadou Issoufou ont tenu un sommet virtuel à l’issue duquel un plan de sortie de crise a été établi. Celui-ci reprend aussi les propositions d’Aliou Diallo, avec un accent contraignant cette fois.
Aliou Boubacar Diallo chantre du dialogue depuis son entrée en politique
Le président-fondateur d’ADP-Maliba sort ainsi grandi de cet épisode, lui qui a été très souvent attaqué pour son positionnement idéologique et ses idées. Depuis son entrée en politique, il appelle sans cesse au dialogue et au consensus. Le député de Kayes est convaincu que seules les concessions pourront ramener la stabilité au Mali pour que le pays reprenne le chemin du développement. C’est pourquoi, Aliou Diallo a participé au dialogue national inclusif (DNI) et rejoint la majorité présidentielle en mai dernier.
Face à la guerre des tranchées que nous offrent actuellement l’opposition radicale et le pouvoir d’IBK, le milliardaire malien se présente aujourd’hui comme l’homme de la situation car symbole de modération et de rassemblement. En lui accordant un entretien lors de sa mission à Bamako, le 19 juillet 2020, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan lui reconnaissait indubitablement cette stature.
Aliou Diallo devient du même coup un interlocuteur crédible pour une transition démocratique au Mali. Celle-ci se fera par un premier acte fort : la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui comprendra évidemment les membres du M5-RFP, de la société civile et de l’opposition républicaine. Aliou Diallo a déjà indiqué que son parti ADP-Maliba accepterait d’intégrer une telle équipe.
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