Côte d’Ivoire : bientôt une bourse des matières premières agricoles à Abidjan

Des fèves de cacao dans les mains d'une jeune fille.

 

Deux ans après le démarrage du projet, la création d’une Bourse des matières premières agricoles avance bien en Côte d’Ivoire. Le ministre ivoirien de l‘Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani a visité récemment les locaux, situés au siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA à Abidjan.

Le projet de création d’une Bourse des matières premières agricoles (BMPA) va bientôt aboutir en Côte d’Ivoire, deux ans après son lancement. En effet, le ministre ivoirien de l‘Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani a visité, le 28 juillet 2020, les locaux où seront centralisées les cotations virtuelles, au siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’UEMOA à Abidjan.

« Avec la bourse des matières premières agricoles, nous allons permettre aux producteurs de bénéficier d’un certain nombre d’avantages. L’une des difficultés que nous connaissons en Côte d‘Ivoire, c’est que 30% de nos productions n’arrivent pas à la consommation faute de conservation. Or aujourd’hui avec la bourse, on sait où se trouvent les produits et avec les transactions qui vont être menées, ces produits peuvent être achetés au bénéfice des populations. Et je crois qu’avec cette bourse des valeurs, il n’y aura plus tellement de perte des produits agricoles. », a déclaré Kobenan Adjoumani.

Trois premiers produits d’abord négociés

D’abord, la BMPA démarrera avec seulement trois produits : l’anacarde, la noix de kola et le maïs. Or, les deux principales matières premières de Côte d’Ivoire restent le cacao et le café. « La Côte d’Ivoire est le 1er producteur de noix de cajou et de noix de colas et le maïs est le produit le plus échangé au niveau mondial, sur les bourses des matières premières agricoles », a expliqué le ministre ivoirien.

« Avec la noix de cajou, les prix fluctuent. La bourse des valeurs va nous permettre de faire la commercialisation sans recourir aux pratiques anciennes, qui consistent à acheter le produit à moindre prix et à aller faire la commercialisation à l’extérieur. », ajoute-t-il. Mais « A terme, précise Kobenan Adjoumani, d’autres matières premières agricoles comme l’hévéa, le palmier à huile, le café et le cacao, éligibles au système de récépissé d’entreposage pourraient être négociées sur la BMPA de Côte d’Ivoire ». Pour sa part, le directeur général de la BRVM, Edoh Kossi Amenounve, a souligné que la mise en place de cette bourse des matières premières agricoles permettra aux producteurs de profiter d’un juste prix et d’avoir de la visibilité et de la stabilité.

46% des actifs ivoiriens vivent du secteur agricole

Ainsi, la Bourse des matières premières agricoles de Côte d‘Ivoire est techniquement prête à démarrer ses activités. Il reste maintenant à former les premiers opérateurs et les courtiers, identifier les stocks à négocier et trouver les banques de règlement. La formation devait débuter en février dernier, pour une durée de trois mois.

Le secteur agricole ivoirien emploie 46% des actifs et fait vivre les 2/3 de la population. Il représentait 28% du PIB en 2018, et 40% des exportations de la Côte d’Ivoire (62% hors pétrole). Pour rappel, la création de la BMPA s’inscrit dans le cadre du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), qui vise un meilleur financement de la production agricole.


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