Wave, nouveau trublion du mobile money en Afrique

La fintech bouscule le marché du paiement mobile en Afrique grâce à des offres très alléchantes. Les concurrents n’en sont que plus dépités, dans un secteur à forte potentialité sur le continent.

Elle est l’entreprise préférée des utilisateurs du mobile money désormais, aussi bien à Dakar qu’à Abidjan. Dans ces deux villes, le public n’a d’yeux que pour Wave, dont la trajectoire en Afrique est aussi fulgurante qu’intrigante. En sept mois de présence seulement sur le territoire ivoirien, cette startup fondée en 2011 par deux Américains, Drew Durbin et Lincoln Quirk, a réussi le tour de force de bousculer le statu quo dans le domaine du transfert d’argent via terminal mobile. En obligeant notamment les acteurs en présence – et pas des moindres – dont le Français Orange et le Sud-africain MTN à réajuster leur grille tarifaire.

Il en est de même au Sénégal, son pays d’adoption en Afrique. L’entreprise à la couleur bleue y a en effet été enregistrée en 2016, selon des informations de Jeune Afrique. Avec des débuts deux ans plus tard en ciblant dans un premier temps, le secteur informel, cœur battant de l’économie africaine malgré son absence des politiques de bancarisation.

Politique agressive

Wave a su séduire sa clientèle en faisant du cassage des prix, sa marque de fabrique. Elle offre en effet une taxation de 1% des opérations de transfert d’argent entre particuliers au plan national ; quand ses concurrents en Côte d’Ivoire proposent les mêmes services contre 10% parfois selon le montant. Chez Wave, les utilisateurs peuvent régler leurs factures sans frais supplémentaires. Alors qu’Orange Sénégal et MTN Côte d’Ivoire font payer aux consommateurs des taxes pour cette opération.

C’est dire tout l’attrait des offres de l’entreprise dont le pingouin représente l’emblème, aux yeux des consommateurs. Surtout dans une Afrique où le mobile money n’a jamais été aussi prépondérant. Impossible d’en chiffrer l’impact, Wave préférant garder le mystère à ce sujet, mais il est clair que la concurrence pâtit de la politique agressive de ce nouvel acteur.

Expansion

La preuve, au Sénégal où Orange a tenté de lui barrer l’accès à la distribution de ses crédits téléphoniques aux consommateurs. En vain, puisque l’autorité de régulation a finalement tranché en sa faveur. De quoi le motiver à se muer en opérateur télécoms à l’avenir ? Cheikh Ndiaye, spécialiste en fintech, voit en tout cas auprès du Monde Afrique, Wave élargir son horizon très prochainement. Elle pourra pour ce faire compter sur la générosité des investisseurs qui lui ont consacré en septembre, 200 millions de dollars via un tour de table.


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