Afrique : une si lointaine autosuffisance en riz

L’appétit des populations africaines à cette céréale ne faiblit pas alors que la production locale est victime d’un contexte assez défavorable.

On aime bien consommer du riz en Afrique, mais en produire reste problématique. La raison tient en un ensemble de facteurs, allant des aléas climatiques au manque de volonté politique. Conséquences : les importations continuent de flamber. À tel point qu’elles devraient atteindre cette année un record, selon les données de la USDA, le ministère américain de l’Agriculture et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) consultées par RFI.

Elles prévoient notamment 20 millions de tonnes de riz venues de l’étranger à destination du continent en 2022. Ce qui représente 40% des transactions mondiales de la céréale cette année. Parmi les pays à l’appétit vorace, figure le Mali avec une augmentation des importations de 80% comparé à l’année écoulée. Le pays enclavé et actuellement sous embargo international à cause de l’irruption des militaires sous la scène politique doit compter sur l’extérieur pour satisfaire sa demande. Une situation de vulnérabilité amplifiée par une sécheresse ravageuse pour les producteurs locaux.

Aubaine économique

À l’instar du Mali, la plupart des États africains producteurs de riz devraient voir leur récolte chuter cette année. En cause : des épisodes climatiques non favorables et un déficit d’engrais, à en croire RFI. Résultat des courses, plusieurs économies étrangères se frottent d’ores et déjà les mains à l’idée d’écouler leurs produits en Afrique.

L’Inde en est un membre à part entière. Longtemps à la traîne vis-à-vis de ses voisins asiatiques en matière d’exportation de riz, New Delhi a fait inverser la tendance en sa faveur au cours des dernières années grâce à une surface rizicole exploitable presque à l’infini. Le pays exporte désormais plus de 16 millions de tonnes par an régulièrement à travers le monde. Soit quasiment le triple du volume de la Thaïlande et du Vietnam, deux figures de proue du commerce mondial de riz. Avec ses tarifs abordables, la production indienne séduit le marché africain qui devrait en profiter cette année encore.

Le mirage de l’autosuffisance

Et pourtant, les discours souverainistes ne manquent pas sur le continent à propos des potentialités économiques de l’Afrique. Sur la question du riz en l’occurrence, les promesses d’autosuffisance ont fleuri ces dernières années. Notamment au Sénégal où le plat national est à base de riz au poisson. Mais dix ans après son arrivée au pouvoir, le président Macky Sall peine toujours à satisfaire localement les besoins de ses concitoyens.


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