Les manœuvres ukrainiennes de la Russie vues d’Afrique

L’invasion de l’Ukraine par Moscou suscite des réactions outrées à travers le monde. Mais pas sur le continent africain où seules les déclarations de principes ont pour l’instant voie de presse.

On le sait. Les États n’ont guère d’amis. Seulement des intérêts à préserver selon les situations. Et pourtant, l’Afrique semble avoir du mal à se décider à propos des événements en cours en Ukraine. Depuis les premières heures de ce jeudi 24 février, le pays d’Europe de l’Est subit les assauts du voisin russe, décidé à le transformer en son arrière-cour grâce à des séparatistes locaux en conflit contre le l’État central.

Plusieurs régions ukrainiennes résonnent ainsi sous les bombardements des forces militaires russes, au grand dam de la communauté internationale. Cette dernière multiplie avec les sanctions ciblées visant des intérêts et personnalités russes, les condamnations contre l’initiative de Vladimir Poutine décrite comme une invasion d’un État souverain.

L’UA atone

L’Afrique qui revendique pourtant une place – légitime il faut le dire – dans le concert des nations, reste pour sa part plutôt atone sur la question pour l’instant. Comme le fait remarquer le tour d’horizon du continent consacré au sujet par RFI.

L’Union africaine (UA) a réagi jeudi par l’intermédiaire de son président en exercice Macky Sall et du patron de sa Commission Moussa Faki Mahamat. Mais les termes de la déclaration sont restés mesurés, révélant un jeu d’équilibrisme. Comme si l’institution craignait de se positionner clairement dans ce conflit à plusieurs enjeux géopolitiques et économiques.

L’exception sud-africaine

Même son de cloche de la part des États, pour les quelques rares ayant osé un semblant de réaction individuelle. L’Algérie dont on connaît les liens avec Moscou a tout bonnement éludé l’essentiel de la question, se contentant d’inviter ses concitoyens sur place à Kiev à la prudence.

La seule prise de position ferme et sans équivoque notée pour l’heure sur le continent vient de l’Afrique du Sud, une des principales puissances de la région. Faisant fi de ses relations de longue date avec la Russie à travers les BRICS (communauté d’États comprenant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) notamment, le pays de Cyril Ramaphosa a réclamé le retrait des militaires détachés par le Kremlin sur le territoire ukrainien.

Une déclaration à contre-courant de celles du reste de l’Afrique, mais dont l’écho au plan national n’est pas fort. Le gouvernement sud-africain étant accusé par l’opposition d’avoir réagi tardivement.


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