Madrid a mis la main sur un juteux business d’exploitation des déchets électroniques dangereux en provenance de son territoire vers plusieurs pays du continent africain, dont la Mauritanie, le Sénégal, le Nigeria et le Ghana.
C’est le ministère espagnol des Finances qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué, le 3 janvier dernier. Des trafiquants de déchets électroniques, 43 personnes en l’occurrence, opérant depuis les îles Canaries ont été arrêtés.
Leur tort ? Avoir organisé depuis plusieurs années, le convoyage de ces détritus vers des États africains, dont notamment le Nigeria, la Mauritanie, le Ghana et le Sénégal. Autant de pays dont les législations en matière de déchets souffrent d’insuffisance criante. Si elles ne sont pas tout bonnement inexistantes.
Les faussaires avaient ainsi développé un trafic pour le moins ingénieux, à en croire la communication des enquêteurs.
Tromperie et falsification
Celui-ci consistait à faire retirer les déchets de la filière légale grâce à un tour de passe-passe, au profit d’une entreprise supposément active dans le secteur. Les objets indiqués comme tout à fait réutilisables, étaient ensuite convoyés par voie maritime dans les pays concernés.
Un crime à la fois environnemental et sanitaire, car les déchets en question contenaient bien de substance toxique. À l’instar du mercure, du plomb, du cadmium, de l’arsenic ou encore du phosphore, selon les autorités espagnoles. D’où l’inculpation des personnes arrêtées pour des délits présumés contre l’environnement, faux et usage de faux, et appartenance à une organisation criminelle ».
Cette activité leur aura en effet permis de générer plus de 1,5 million d’euros en deux ans, selon le ministère des Finances. Parallèlement, au moins 5 000 tonnes de déchets électroniques dangereux auront été déversées dans les pays africains identifiés.
Énorme problématique
Dans ces États où la gestion des déchets reste une problématique beaucoup plus préoccupante qu’en Occident, nombreuses sont les villes qui abritent des tas d’immondices. Le cas de la décharge de Mbeubeuss à Dakar, dans la capitale sénégalaise, est symptomatique de cette situation particulièrement dangereuse pour les hommes et l’environnement. Avec ses déchets jonchés sur une superficie d’environ 200 hectares.
On ne sait pas si l’Espagne a pris contact avec le Nigeria, le Ghana et les autres pays victimes du trafic des îles Canaries. Mais il y a fort à parier que les déchets en question circulent d’ores et déjà à travers plusieurs villes sur les marchés. C’est le triste sort d’un continent souvent désigné comme « la poubelle du monde ».
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