Le constat de Mo Ibrahim sur le développement de l’Afrique

Le milliardaire anglo-soudanais dont la Fondation œuvre entre autres pour la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique pointe dans son nouveau rapport, un recul de ces aspects sur le continent ces dernières années.

« La majeure partie du continent est moins sûre et moins démocratique en 2021 qu’elle ne l’était en 2012 ». Le constat de la Fondation Mo Ibrahim sur le niveau de gouvernance et de démocratie en Afrique au cours de la dernière décennie est sans appel. Il témoigne d’une tendance globalement à la régression dans nombreux États.

La tendance débutée en 2017 s’est accélérée ces trois dernières années, dans la foulée de la pandémie du Covid-19, indique le nouveau rapport de l’indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG), publié mercredi 25 janvier 2023 par la Fondation du philanthrope et homme d’affaires milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim.

Sécurité et État de droit en miettes

Le document désigne cette crise sanitaire comme un facteur aggravant de la détérioration de la sécurité, de l’État de droit, de la liberté d’association ou encore de l’inclusion sur le continent. Une situation qui, a mis à nu les systèmes de santé et d’éducation sans lesquels on ne saurait parler de développement, en Afrique.

Au moins 70% de la population réside en 2021 dans des régions du continent marquées par une détérioration de la sécurité, selon l’IIAG. Une situation dont la prolifération des coups d’État représente un des nombreux versants. Mo Ibrahim a ainsi recensé 23 putschs perpétrés en Afrique entre 2012 et 2021 sur un total de 29 à travers le monde.

Un brin d’espoir

Des pays comme la Guinée, le Mali ou encore le Burkina Faso dont les coups d’État ont rythmé l’actualité ces derniers temps, sont bien évidemment pointés du doigt. Les deux derniers étant également dans un climat sécuritaire précaire en raison du fléau jihadiste. Le Soudan du Sud, la Somalie et l’Érythrée se retrouvent en queue de peloton.

Les bons élèves du rapport au regard des critères d’évaluation globale sont des habitués comme l’île Maurice les Seychelles, le Cap-Vert, le Botswana et peut-être plus surprenant la Tunisie qui a connu de nombreux soubresauts politiques récemment.

Un fait encore plus surprenant concerne la Gambie qui a connu la meilleure progression en matière de gouvernance au cours de la décennie, à en croire Mo Ibrahim. De quoi susciter de l’optimisme pour les années à venir. Car, note le rapport, le niveau moyen de la gouvernance est meilleur désormais qu’il y a dix ans.


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