Le nouveau projet de loi sur l’immigration en France favorise l’accès au territoire hexagonal pour certains corps de métiers, dont les médecins. De quoi en rajouter au nombre de praticiens en santé en partance du continent africain ?
L’Afrique déjà insuffisamment pourvue en professionnels dans les hôpitaux va-t-elle perdre les quelques médecins à sa disposition au profit de l’État français ? L’hypothèse est plus que plausible au regard des développements en cours autour de l’immigration en France.
Le gouvernement du président Emmanuel Macron a en effet sorti de son chapeau, un nouveau projet de loi spécifique sur la question. Baptisé fort opportunément « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », ce projet en cours de transmission au parlement après sa présentation le 1er février en Conseil des ministres, vise à rendre la France plus attractive aux yeux de spécialistes des secteurs d’activités dans lesquels le pays manque de ressources humaines.
Carte de séjour spécifique
Ces métiers dits en tension vont du secteur du bâtiment à la restauration, de même que la santé. Les médecins en l’occurrence auraient la possibilité de bénéficier, toutes spécialités confondues, d’un nouveau titre de séjour pluriannuel de treize mois maximum et renouvelable une fois, selon le document.
Et cette perspective de monnayer son savoir-faire en Hexagone a de quoi séduire bien des médecins. Notamment ceux de l’Afrique francophone, principal pourvoyeur de la France dans le domaine, en dehors de l’Union européenne, à en croire des chiffres du Conseil de l’ordre des médecins français (CNOM) et Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) cités par le journal Le Monde.
Alerte sur un tarissement
Dans un contexte de relatif appauvrissement du secteur médical africain, cela a de quoi inquiéter. De nombreuses voix provenant de pays comme la Tunisie, le Cameroun ou encore le Maroc alertent donc sur le sujet.
En France, une tribune parue le 7 janvier dans le Journal du dimanche (JDD) et signée de plusieurs spécialistes en santé a même appelé le gouvernement a expurgé de son projet de loi la proposition relative au « talent-professions médicales et de pharmacie ». « Ne privons pas l’Afrique de ses médecins », exhortent les auteurs.
Des cris d’orfraie qui ne devraient toutefois guère émouvoir un État français plus que jamais engagé dans la guerre des cerveaux.
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