Niger : l’Etat mise beaucoup sur ses nouveaux projets d’uranium

Photo de Azzedine Rouichi sur Unsplash

L’Etat du Niger, qui rêve de profiter enfin des revenus de son uranium, compte énormément sur deux nouveaux projets pour atteindre ses objectifs. Il s’agit des mines de Dasa et Madaouela, qui nourrissent des attentes en matière de gestion des recettes, d’emploi et de protection de l’environnement.

Le vendredi 3 avril 2024, le ministre des Mines du Niger, le commissaire-colonel Ousmane Abarchi a présidé la cérémonie de lancement de la construction de l’usine de traitement de la future mine d’uranium Dasa. Sa présence sur les lieux s’inscrivait dans le cadre d’une tournée sur d’importants projets d’exploration et d’exploitation minière dans la région d’Agadez, au nord du pays.

Les travaux à la mine d’uranium Dasa avancent bien

Le ministre nigérien des Mines a assisté au début des travaux de terrassement en vue de la construction de l’usine Dasa. Il a également visité le souterrain qui doit permettre d’accéder au gisement et de préparer les chantiers pour l’exploitation minière. En outre, il a pu constater l’avancement des travaux des logements devant accueillir plus de 500 employés et entrepreneurs.

D’énormes attentes placées dans ce site

A l’issue de la visite, Ousmane Abarchi a déclaré que ce projet est capital pour son pays, actionnaire de la mine à hauteur de 20%. « Nous voulons que Dasa soit le point de départ d’une nouvelle pratique minière au Niger, avec des attentes en matière de gestion des revenus de l’Etat, de l’emploi et de l’environnement », a souligné le ministre des Mines. Il a assuré à Global Atomic le soutien sans failles de Niamey dans ce projet.

Le Niger veut retrouver son statut de premier producteur africain d’uranium

La compagnie canadienne est actionnaire majoritaire (80%) de la mine Dasa. Celle-ci doit entrer en production en 2026 et livrer 68,1 millions de livres d’uranium sur 23 ans. Elle contribuera à renforcer le statut du Niger, en tant qu’un des principaux producteurs mondiaux du combustible nucléaire. Depuis 2016, l’Etat ouest-africain n’est plus le premier producteur d’uranium du continent. Il a été doublé par la Namibie.

Vers une hausse de la demande mondiale d’uranium

La transition énergétique en Occident, en particulier en Europe, a suscité un regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire, et donc pour l’uranium. On note ainsi une hausse de la demande pour ce métal lourd. Selon les prévisions de ResearchAndMarkets, la production mondiale d’uranium devrait atteindre 66.320 tonnes en 2026, contre 55.690 tonnes en 2022. Le Niger, 7e producteur mondial, a déclaré 2240 tonnes et la Namibie, 2e mondial, a totalisé 5750 tonnes.

Niamey menace GoviEx de lui retirer sa licence dans la mine Madaouela

Pour relever sa production, en déclin depuis près de dix ans, le Niger compte aussi sur le projet Madaouela. Il possède 20% des parts de cette mine, tandis que GoviEx Uranium en détient 80%. Agacé par la lenteur des travaux sur ce site, le gouvernement nigérien a récemment menacé l’exploitant canadien de lui retirer son permis d’exploitation minière si la production ne démarrait pas avant le 3 juillet 2024.

Le français Orano a repris ses activités au Niger

Notons que l’usine de traitement Somair du groupe français Orano va bientôt redémarrer, plusieurs mois après la cessation de ses activités due aux inconvénients du coup d’Etat du 26 juillet 2023. Le site était confronté à l’épuisement des stocks de réactifs chimiques, à cause de la fermeture des frontières avec les pays voisins. Niamey avait également rompu sa relation avec Paris, au plus fort du sentiment anti-français en Afrique de l’ouest.


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