Le président Bassirou Diomaye Faye est déjà confronté à des défis menaçants de dérailler les aspirations économiques de son régime naissant.
À peine élu que Bassirou Diomaye Faye est déjà sous pression. Le président sénégalais arrivé au pouvoir en mars dernier, est confrontée à une situation économique préoccupante. En cause, une conjonction de facteurs, dont un déficit budgétaire en progression, selon la dernière évaluation du Fonds monétaire international (FMI).
L’institution de Bretton Woods indique que cette diminution des rentrées fiscales conjuguée au maintien d’un train de dépenses toujours autant élevé, est due notamment à des prévisions au-dessous des espérances au cours des huit premiers mois de l’année.
« Les autorités se sont appuyées sur des emprunts commerciaux extérieurs coûteux à court terme« , note le FMI. De quoi potentiellement hypothéquer la viabilité budgétaire du pays. Face à cette trésorerie moins importante que prévu, le Fonds recommande un certain nombre de mesures.
Une stabilité macroéconomique aléatoire
Il s’agit entre autres, de la rationalisation des exonérations fiscales dont le poids financier pèse sur l’État, et la suppression progressive des subventions énergétiques peu ciblées et par ailleurs onéreuses.
« Les autorités ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes qui sous-tendent le programme appuyé par le FMI et se tiennent prêtes à prendre des mesures vigoureuses pour remettre les finances publiques sur une nouvelle trajectoire de réduction du déficit et de l’endettement public« , indique l’institution dans son communiqué.
Un tel engagement semble pour le moins délicat à tenir, d’autant que les prévisions de croissance sont aussi en baisse, passant notamment de 7,1% en juin à 6% désormais.
« Il est peu probable que la prochaine revue du Sénégal soit approuvée par le conseil d’administration du FMI avant décembre », estime de son côté, Michael Kafe, analyste chez Barclays, dans une note adressée à ses clients et rapportée par Reuters.
Un contexte politique tendu
Ce tableau économique peu reluisant est dépeint alors que l’atmosphère politique à Dakar est particulièrement tendue malgré la relative jeunesse du régime de Bassirou Diomaye Faye.
Élu sur une promesse de rupture – radicale selon certains –, le président est confronté à la résistance des acteurs du pouvoir défunt, majorité à l’Assemblée nationale. Le nouveau chef de l’État a dû ainsi procéder, la semaine écoulée, à la dissolution du parlement afin de se donner des leviers d’action.
Les législatives anticipées du 17 novembre prochain apparaissent donc comme un pari. Une majorité parlementaire serait d’un atout précieux. Cela ajouté aux perspectives prometteuses de l’exploitation pétrogazière par ce nouveau pays membre du club des producteurs d’hydrocarbures.
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