
Le géant des paiements par carte a choisi l’Afrique du Sud pour abriter son tout premier centre de données sur le continent africain. L’objectif : accélérer le traitement des transactions pour l’ensemble de l’Afrique.
Après plus de trois décennies de présence en Afrique, Visa vient de franchir une étape décisive en inaugurant, le 23 juillet dernier, son premier centre de données sur le continent.
L’infrastructure construite dans la ville sud-africaine de Johannesburg s’inscrit dans le cadre d’un investissement de 57 millions de dollars prévu dans le pays sur les trois prochaines années. Cet investissement fait partie d’une enveloppe plus large d’un milliard de dollars à déployer sur l’ensemble du continent africain sur cinq ans, selon une annonce de 2022.
Michael Berner, directeur de Visa pour l’Afrique australe et orientale, insiste sur le fait que cette installation représente bien plus qu’un simple investissement technique.
« Visa continue d’être très engagée dans la croissance de l’économie du continent. La construction de ce centre de données, qui est franchement l’un des très rares construits en dehors de nos sites principaux que sont les États-Unis, le Royaume-Uni et Singapour, témoigne de cet engagement », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Reuters.
L’Afrique du Sud, laboratoire de l’innovation financière digitale
Le choix de Johannesburg n’est pas anodin. La métropole sud-africaine s’impose comme un hub technologique majeur, bénéficiant d’une infrastructure développée et d’un écosystème financier mature. Plus globalement, l’Afrique du Sud apparaît « comme un innovateur numérique et un leader digital » sur le continent, d’après Lineshree Moodley, directrice pays de Visa sur place.
Dans ce contexte, le marché africain des paiements numériques connaît une croissance exceptionnelle et devrait atteindre 1 500 milliards de dollars d’ici 2030, selon un rapport commandé par MasterCard à Genesis Analytics et publié en mars dernier.
Les transactions sans contact représentant désormais plus de 60% des achats en magasin dans la nation arc-en-ciel. Le nouveau centre de données rejoint le réseau Visanet, plateforme mondiale de paiement chargé du traitement de plus de 100 milliards de transactions annuelles dans plus de 200 pays.
Un catalyseur pour la souveraineté numérique africaine
« Avoir ce centre de données ici peut réellement servir de rampe de lancement pour des solutions que nous déployons à travers le continent », affirme Moodley au sujet de cette nouvelle infrastructure prévue pour faciliter les transactions en Afrique.
Jusqu’à présent, celles-ci devaient transiter par des serveurs situés en Europe ou aux États-Unis, générant des délais et des coûts supplémentaires, sans oublier les enjeux de souveraineté numérique.
Le ministre sud-africain des Communications, Solly Malatsi, a salué cette initiative comme « un vote de confiance envers l’Afrique du Sud en tant que destination d’investissement », ajoutant qu’elle « réduit la dépendance aux infrastructures étrangères et renforce notre souveraineté financière nationale », toujours d’après Reuters.
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