RDC : les compagnies minières sommées de déconfiner leurs employés dans un délai d’un mois

Un site de la compagnie minière anglo-suisse Glencore (Photo : Glencore).

 

Cette semaine, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a donné un mois aux compagnies minières pour mettre fin au confinement de leurs employés. Ces derniers, soutenus par des ONGs, dénoncent de mauvaises conditions d’hébergement et de travail.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a appelé lundi dernier, les entreprises minières locales à mettre fin au confinement des employés sur les sites miniers, d’ici un mois. Ce délai court à partir du 2 juillet pour les compagnies actives dans la province minière du Lualaba, et du 06 juillet pour celles présentes au Haut-Katanga. Certaines sociétés ont obtenu un délai de deux mois compte tenu de leur taille et du volume de leurs opérations.

Cette mesure ne concerne pas les entreprises où les travailleurs vivaient déjà sur les sites miniers bien avant la pandémie du coronavirus. « Pour ces cas-là, il y a une particularité, les responsables vont rester négocier avec le gouvernement provincial. Mais la mesure générale reste le déconfinement total et le déconfinement dans l’immédiat de tous les travailleurs qui ont déjà passé plus d’un mois sur les sites de travail. », a précisé la ministre du Travail congolaise, Nene Ilunga, lors d’une visite à Kolwezi (province de Lualaba).

Obligation de fournir un logement décent et une alimentation saine

Les compagnies sommées de déconfiner leurs employés ont obligation, pendant le laps de temps qui leur est imparti, d’assurer les soins de santé des travailleurs ainsi que des membres de leurs familles, tout en veillant à leur fournir un logement décent et une alimentation saine. Elles doivent également respecter les textes réglementant les horaires de travail des employés et préparer le retour à la normale des activités par l’instauration, sur les sites miniers, de mesures de précaution sanitaires contre la Covid-19.

Depuis le mois de mars, plusieurs compagnies ont confiné leurs mineurs sur les sites. Excédés par leurs mauvaises conditions de vie et de travail, des centaines de travailleurs ont fini par faire une grève. Notamment chez le géant Tenke Fungurume Mining, qui a confiné ses 3000 salariés pendant deux mois sur son site à ciel ouvert entre Lubumbashi et Kolwezi.

Pas de confinement général en RDC

Les ONGs congolaises et internationales avaient demandé d’arrêter toute politique de confinement obligatoire. Elles redoutaient un impact négatif sur les droits des travailleurs dans une lettre ouverte à 13 sociétés minières actives en RDC, dont le géant anglo-suisse Glencore, China Molybdenum, les canadiens Barrick et Ivanhoe Mines, TFM et Kamoto Copper Company (KCC). Lors d’un conseil des ministres, début juillet, le gouvernement congolais avait évoqué le sort des salariés du secteur minier en RDC et dénoncé « des conditions d’hébergement exécrables ».

La RDC est le premier producteur africain de cuivre et le leader mondial de la production de cobalt (70%), un élément essentiel dans la fabrication des batteries pour des voitures électriques. Ce pays n’a pas décrété de confinement général de sa population. Cependant, les autorités ont décrété des confinements partiels au niveau local, comme dans la capitale du Katanga, Lubumbashi.


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