Le tourisme à l’agonie au Maroc

©PHOTOPQR/LE PARISIEN/ Aurélie Audureau ; agadir ; 06/03/2020 ; ILLUSTRATION MAROC TOURISME AGADIR PLAGE TOURISME HOTEL AL MOGGAR (MaxPPP TagID: maxnewsspecial423584.jpg) [Photo via MaxPPP]

Le secteur touristique du royaume chérifien ploie sous le coup des restrictions sanitaires successives contre le Covid-19. Les acteurs crient leur exaspération face à une situation devenue intenable.

Grogne au Maroc en cette nouvelle année dans le tourisme, une des plus importantes filières du pays. Les acteurs ne savent en effet plus, à quel saint se vouer, face aux nombreuses restrictions sanitaires décidées par les autorités depuis le début de la pandémie du Coronavirus. Las d’une situation handicapante pour leurs activités, les voyagistes ont tenu à se faire entendre, le mardi 4 janvier.

Regroupés en association devant le siège du ministère du Tourisme, ils ont crié leur désarroi aux autorités, dénonçant des mesures de restrictions injustifiées et surtout pénalisantes pour l’ensemble de la chaîne du tourisme local. Dans leur ligne de mire, la dernière interdiction de voyage au départ et à destination du Maroc décrétée fin novembre pour les deux prochains mois au minimum. Une mesure de trop pour un secteur qui paie un lourd tribut dans la cadre de la crise sanitaire, depuis bientôt deux ans.

Tolérance zéro

Le royaume maghrébin applique en effet une politique de tolérance zéro dans cette lutte anti-Covid qui l’a propulsé en tête des pays africains les plus vaccinés avec 23 millions de doses administrées sur une population de 36 millions. Une performance dont les autorités se gargarisent bien volontiers. Parallèlement, l’économie et plus particulièrement le tourisme, fait grise mine. De 8 milliards de dollars en 2019, il n’a ainsi généré que 3,6 milliards de dollars l’année dernière, selon les prévisions de la Banque centrale du pays. Du côté des populations, c’est la bérézina, avec 14 % d’occupation d’hôtels seulement à Marrakech, principal cité touristique marocain, au cours de la haute saison, à en croire Lahcen Zelmat, patron de la fédération hôtelière nationale citée par Reuters.

Ce dernier, à l’instar des manifestants du mardi, redoute la mort programmée du tourisme marocain. Avec un pays qui n’attirerait plus grand-monde au moment de rouvrir les frontières. D’ores et déjà, de nombreuses voix déplorent une perte de compétitivité de la destination Maroc, au profit d’autres régions méditerranéennes telles que l’Égypte ou la Turquie.

Aide

Elles appellent également l’État à sauver le secteur de l’agonie à travers une aide publique. Difficile de dire, à ce propos, que les gouvernants y ont prêté une oreille attentive. Puisque la ministre du Tourisme Fatima-Zahra Ammor, a tout juste promis 190 euros aux travailleurs enregistrés à la sécurité sociale. Un soutien jugé insuffisant par les bénéficiaires.


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