En dépit de la dégradation des conditions de sécurité au Sahel, le PIB par habitant continue d’augmenter plus rapidement que partout ailleurs en Afrique. Une situation inattendue, qui s’explique par le contexte particulier qui entoure cette région du continent Africain.
Un PIB en forte hausse
Selon l’ouvrage « L’Économie africaine 2020″ publié aux éditions Découvertes, la croissance du PIB de cette région devrait progresser de presque 6% cette année. Une hausse bien plus rapide que celle prévue sur le reste du continent qui est estimée à 3,8%. En effet, derrière un aspect sécuritaire en berne, entaché par une menace terroriste de plus en plus importante, le reste de l’économie sahélienne continue de se développer.
D’après le Directeur Général de l’agence française de développement (AFD) Rémi Rioux, « Le prisme sécuritaire fausse un peu notre vision, il faut regarder le Sahel dans toutes ses dimensions. Bien sûr que le sujet sécurité est majeur, mais il y a également d’autres déterminants« .
Pour expliquer cette phase de forte croissance économique, le Sahel et notamment le Sénégal, sont en grande partie épargnés par les violences. Un calme relatif qui permet tout de même au Sénégal de se hisser régulièrement parmi les cinq économies les plus dynamiques au monde.
Le sol riche en matières premières de l’Afrique, couplé à des taux favorables sur les bourses des matières premières, permettent également à de nombreux pays de surfer sur la vague de la croissance. Les bonnes ventes de l’or Burkinabé ou du fer mauritanien sont de très bons exemples de l’influence positive des marchés mondiaux sur la croissance de ces états.
Une réussite économique qui ne doit pas masquer les problèmes de ces pays
Si l’année 2020 s’annonce positive d’un point de vue économique, le climat de tensions et la fragilité de ces économies ne doit pas être oublié. En effet, cette zone reste dans les plus sous-développées du continent. Le revenu moyen par habitant y est deux fois plus faible que le revenu moyen par habitant des pays du Golfe de Guinée. Dans les pays du Sahel, l’industrialisation est aussi très faible, où des domaines tels que l’agriculture restent limités à de petites exploitations familiales.
Enfin, même si une partie du Sahel est épargné par le terrorisme, le secteur minier représente toujours un moyen de pression important pour les groupuscules terroristes qui sévissent dans la région. En novembre dernier, le Burkina Faso a été victime d’une attaque djihadiste sur un convoi minier faisant 40 morts.
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