Alors que le coronavirus a touché 76 775 personnes et fait 2248 morts depuis décembre 2019, la plupart des analystes et banques d’affaires s’inquiètent de son impact sur le secteur minier africain, sur le cuivre particulièrement. La production en RDC (4e producteur mondial du métal rouge avec 1,225 million de tonnes) et en Zambie (7e mondial avec 857 000 tonnes), en premier lieu, devrait prendre un coup.
Pour la plupart des analystes et banques d’affaires, 2020 était censé être une année faste pour le secteur minier africain, particulièrement le cuivre. Le métal rouge devait profiter de la stabilisation de l’activité manufacturière et d’une hausse de la demande de la Chine (premier consommateur mondial). Malheureusement, le coronavirus a fait son apparition. L’épidémie meurtrière, dont l’ampleur croît de jour en jour dans l’empire du Milieu, menace de plonger le marché mondial dans la crise, une mauvaise nouvelle pour les économies de plusieurs Etats africains.
Le coronavirus a un impact énorme sur la demande de cuivre
« Ce n’est pas un hasard si on dit que la Chine est l’atelier du monde : c’est la deuxième économie de la planète. Quand la Chine éternue, c’est l’ensemble du monde qui attrape la grippe », analyse pour Franceinfo l’économiste Philippe Chalmin. Pour le fondateur du Cercle Cyclope qui publie chaque année, depuis 1986, un rapport sur l’état et les perspectives des marchés mondiaux de matières premières. L’impact du coronavirus sur la demande et les prix des matières premières, dont la Chine est le premier importateur mondial, devrait donc être bien réel. Le cuivre, le fer, l’huile de palme, le caoutchouc, sont quelques-uns des produits qui devaient le plus souffrir de cette situation.
De tous ces produits, le cuivre sera le plus impacté. « Le coronavirus a un impact énorme sur la demande de cuivre, car les utilisateurs en aval ont cessé d’acquérir des matières premières », a déclaré un responsable de Guangzhou Zhongshan Trade, une société chinoise de commerce de métaux non ferreux, dans des propos rapportés par le Financial Times.
Le SRAS n’a rien à voir avec le Covid-19
Si l’épidémie a entraîné une baisse du prix du cuivre sur le marché international, les analystes ne s’accordent pas sur l’ampleur de l’impact qu’elle pourrait avoir à moyen ou à long terme. Certains ont tenté de comparer le coronavirus au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) survenu en Chine en 2003 pour évaluer les conséquences sur la croissance économique et la demande de cuivre. Toutefois, selon le cabinet Wood Mackenzie, ces comparaisons pourraient sous-estimer les conséquences sur le cuivre qui, en raison de son utilisation répandue dans l’industrie et la construction, est vulnérable à une faiblesse économique plus générale.
Le consultant relève qu’en 2003, la Chine n’était responsable que de 19% de la consommation mondiale, contre près de 50% aujourd’hui.
Des dégâts sur l’économie africaine
Toutes ces raisons laissent présager le pire pour le marché du cuivre si l’épidémie n’est pas vite jugulée. Plus elle durera, plus la portée des dégâts sur l’économie sera sevère. La situation promet d’être particulièrement difficile pour la RDC et la Zambie. Selon les données de la Banque mondiale, les deux pays ont produit 2,08 millions de tonnes de cuivre en 2018. La RDC est 4e producteur mondial du métal rouge avec 1,225 million de tonnes, devant la Zambie (7e mondial) avec 857 000 tonnes. A ces deux pays, il faut ajouter, l’Afrique du Sud, l’Erythrée ou encore la Mauritanie, également grands producteurs de cuivre.
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