Crise au Mali : les propositions d’Aliou Diallo toujours d’actualité ?

Malian entrepreneur Aliou Boubacar Diallo attends a rally in support of his candidacy for next presidential elections in Mali, on June 17, 2018 in Bamako. / AFP PHOTO / Michele CATTANI

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta poursuit les consultations pour trouver une issue à la crise politique née de la contestation des dernières élections législatives. Il a déjà reçu dimanche l’opposition, incarnée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP). Lundi, c’était au tour de la Convergence des forces républicaines (CFR) de s’entretenir avec le chef de l’Etat.

Au Mali, les négociations pour une sortie de crise se poursuivent. Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a reçu dimanche 5 juillet l’opposition représentée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP). A l’issue des discussions, il a signifié aux contestataires qu’il a pris connaissance de leurs doléances à travers le mémorandum qui lui a été remis.

Il leur a promis de continuer les échanges et les a invités à intégrer le gouvernement d’union nationale qu’il propose. Le lundi, IBK a eu une rencontre avec la Convergence des forces républicaines (CFR), qui regroupe des associations et partis politiques républicains. La CFR a appelé au dialogue entre toutes les parties « afin que le Mali avance ». Selon elle, « l’ennemi commun que tous les Maliens doivent combattre ensemble est le terrorisme au Sahel qui sévit dans le nord de notre pays et même dans le centre ».

Des voix républicaines se font entendre

Ce même lundi, même dans l’après-midi cette fois, Ibrahim Boubacar Keita s’est entretenu avec le Haut Conseil Islamique malien (HCIM). Ce dernier a affirmé son attachement à la continuité des échanges et salué la bonne volonté d’IBK qui a confirmé que sa main reste tendue et qu’il est toujours disponible pour les échanges.

Le Haut Conseil Islamique est une structure regroupant associations et leaders religieux chargés de faire l’interface avec les autorités. « L’essentiel pour le Mali, c’est la quiétude et le dialogue, qui ouvriront la porte de la paix. Mais sans dialogue, il n’y a pas d’entente », a souligné Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du HCIM.

Ces déclarations de la CFR et du HCIM montrent que les Maliens aspirent, dans leur ensemble, au retour de la paix et de la stabilité par le dialogue. Une position défendue depuis plusieurs mois par des hommes politiques tels que l’Honorable Aliou Boubacar Diallo. Le président d’ADP-Maliba et du groupe parlementaire Benso avait récemment fait des propositions pour une sortie de crise au Mali. Il avait notamment appelé à la formation d’un gouvernement de large ouverture et la reprise partielle des élections législatives.

Il faut éviter le vide institutionnel

Aliou Diallo estime que la démission du président et la dissolution des institutions de la République, comme l’Assemblée nationale, ne pourraient aboutir qu’à un vide institutionnel. Or c’est ce qu’il faut éviter dans ce contexte de crise socio-politique. D’ailleurs, le fait de reprendre totalement les élections causerait une autre injustice car 80% des députés ont été régulièrement élus. Par ailleurs, Aliou Diallo exige la démission de la présidente de la Cour Constitutionnelle du Mali. Il considère que Mme Manassa Danioko est à l’origine de la flambée de tensions dans le pays par sa gestion calamiteuse des élections de 2013, de 2018 et de 2020.

La CEDEAO, qui était en mission les 18 et 19 juin à Bamako, a validé et repris ces propositions du député de Kayes. Elle attend à présent que les différentes parties s’en approprient. Ce n’est pas le peuple qui dira le contraire. Le dimanche 28 juin, les Kayésiens ont notamment approuvé les solutions d’Aliou Diallo. Ils considèrent qu’elles sont justes et équilibrées


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