Les eaux du pays d’Afrique de l’Ouest vont prochainement abriter le dernier câble sous-marin de la firme américaine Google. De quoi contribuer à donner corps aux ambitions de l’État en matière du numérique.
C’est ce qu’on pourrait appeler un tournant, un fait susceptible de changer la donne. Le vendredi 18 mars dernier a vu débarquer au port de Lomé, un navire pas tout à fait commun. Puisqu’il s’agit d’un câblier, nom donné à ces bateaux à la taille imposante chargée entre autres de la pose et de l’entretien des câbles sous-marins, un des moyens les plus usités dans le monde pour se connecter à internet.
Baptisée Equiano en l’honneur d’un ancien écrivain abolitionniste nigérian, l’infrastructure accueillie en personne par le chef de l’État Faure Eyadéma, doit relier, grâce au savoir-faire de l’entreprise Alcatel Submarine Networks, l’Afrique à l’Europe depuis la ville portugaise de Lisbonne. Son itinéraire comprend donc des pays comme le Togo, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Namibie ainsi que l’île de Sainte-Hélène. Soit cinq destinations africaines à parcourir.
Triomphe du Togo
Le Nigeria longtemps désigné comme le point de chute inaugural de cette infrastructure aux nombreuses promesses s’est finalement fait coiffer au poteau par le Togo après, dit-on, d’intenses négociations entre le gouvernement et les responsables de Google. Ces derniers auront donc finalement été convaincus de commencer leur tournée dans cette nation d’Afrique de l’Ouest qui ne manque pas d’ambitions en matière du numérique, malgré sa modeste taille et ses ressources limitées.
Fort d’une vision impulsée par l’État, le Togo a en effet entrepris depuis quelques années de faire du numérique un véritable outil de développement. Notamment à travers « Togo Digital 2025 », stratégie destinée à la fois à digitaliser l’administration et à faire éclore une économie autour du numérique.
Capacités démultipliées
Equiano dont la technologie est plus avancée que celle de la West Africa Cable System, seul câble dont dispose le pays pour l’instant, devrait aider le gouvernement togolais à atteindre ses objectifs. Les progrès qu’il est censé apporter seront visibles dès 2025 selon les parties prenantes au projet. La firme californienne promet notamment un taux de pénétration de l’internet en augmentation de cinq points et près de 37 000 emplois à créer d’ici là.
Grâce à cet équipement, Google dont les efforts pour connecter la planète dépassent désormais 47 milliards de dollars, rappelle son attachement à l’Afrique. Un continent aux potentiels énormes, mais entravés par des défis non moins importants tel que celui de la connectivité internet.
Poster un Commentaire