En 2023, le Cameroun a exporté 1 687 tonnes d’huile de palme, soit trois fois plus que l’année précédente. Avec ce volume, le pays d’Afrique centrale a pu engranger 2,2 milliards de FCFA de recettes. Mais sa production reste largement insuffisante pour répondre à la demande nationale.
D’après un rapport sur le commerce extérieur du Cameroun publié récemment par l’Institut national de la statistique (INS), les exportations camerounaises d’huile de palme ont atteint 1 687,5 tonnes en 2023 pour 2,2 milliards FCFA de recettes. Ce volume est en hausse de 200% par rapport aux 657 tonnes de 2022, qui ont rapporté 713,6 millions de FCFA.
Deux explications possibles à cette hausse des exportations d’huile de palme
Selon Jacquis Kemleu Tchabgou, Secrétaire général de la toute première interprofession du Cameroun Interpalm-Cam, cette augmentation apparente des exportations dérive de la hausse des exportations d’huile de palme déjà transformée en savons. Elle serait également due à la fraude de certains paysans sur la déclaration de leur produit. Au Cameroun, certains agriculteurs n’enregistrent pas leur récolte et préfèrent exporter directement vers d’autres pays. Interpalm-Cam n’a pas les moyens de contrôler et juguler une telle pratique.
Une demande nationale très supérieure à la production
Malgré la hausse des exportations d’huile de palme en 2023, la production nationale camerounaise reste insuffisante. En 2023, elle s’élevait à 33 000 tonnes pour une demande nationale estimée à 1,17 million de tonnes. Le déficit atteint donc 819 252 tonnes. Face à ce manque, l’Etat a décidé d’imposer des quotas pour l’exportation de cet oléagineux et d’inciter aux importations.
Un plan de relance de la filière d’huile de palme
En 2023, le Cameroun a importé 180 000 tonnes d’huile de palme brute sur les 200 000 tonnes autorisées par le gouvernement. Douala a également annoncé un plan de relance de la filière. Doté d’une enveloppe de 22 milliards FCFA, ce programme de développement de la production d’huile de palme s’étale sur la période 2024-2026. Il permettra notamment de financer l’achat d’équipements au profit d’agro-industries de première transformation comme CDC et Socapalm pour accroître leurs rendements.
Faire redescendre le prix du litre
En outre, le Cameroun a mis sur pied l’interprofession Interpalm-Cam en décembre de l’année dernière. Cette organisation a reçu pour mission de booster la production locale et de réduire parallèlement les importations. C’est d’ailleurs elle qui a demandé de clôturer 2023 avec les réserves des particuliers tels que Socapalm. Ce qui a permis de réduire de 10% les volumes venus de l’étranger. Avec la baisse des exportations, l’Etat espère rééquilibrer la balance commerciale et faire redescendre le prix du litre. Celui-ci est actuellement fixé à 1600 FCFA contre 1200 FCFA il y’a quelques années.
Le Cameroun, grand producteur africain d’huile de palme
Au Cameroun, la production d’huile de palme est assurée à plus de 60% par les plantations industrielles et à 40% par les petits planteurs. La filière comprend cinq principaux acteurs, dont les producteurs de noix de palme, les producteurs d’huile de palme (première transformation) et les raffineries (pour les produits finis). Le Cameroun fait partie des plus grands producteurs d’Afrique avec le Nigeria, la RDC et la Côte d’Ivoire.
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