Le fardeau financier des visas Schengen pour les Africains

Plus de 40% des frais générés par l’Union européenne dans le cadre des demandes de visas d’accès à son territoire provenaient d’Afrique en 2023. Cette part déjà colossale devrait augmenter prochainement.

Pour les Africains, rejoindre l’Europe se fait au prix fort. Et cela commence par l’obtention du visa, ce précieux sésame indispensable pour toute entrée légale dans un pays. Les ressortissants en provenance d’Afrique ont dans ce cadre, débourser collectivement 54 millions d’euros l’année écoulée.

Cela représente 41% des 130 millions d’euros collectés par l’Union européenne (UE) à travers les demandes de visa d’accès à son territoire (espace Schengen). Pour un permis facturé à 80 euros par demande, l’ardoise peut très vite monter.

C’est d’autant plus impressionnant qu’il n’y aucune garantie de succès. Mieux, les sommes investis ne sont pas remboursables en cas de refus de l’administration chargée de l’étude de la demande. De quoi potentiellement briser des vies.

Un palmarès éloquent

Car pour de nombreux Africains, obtenir un visa représente l’opportunité de changer le cours de leur existence, en voyageant pour le travail, les études ou pour retrouver des proches. Les Algériens arrivent ainsi en tête des plus grands contributeurs du continent, avec 13 millions d’euros investis pour les visas Schengen.

Ils sont suivis par Marocains (près de 11 millions d’euros), les Égyptiens, les Nigérians et les Tunisiens. Cette situation soulève la question de l’équité et de l’accessibilité des visas Schengen pour les Africains.

Alors que leur pouvoir d’achat est bien inférieur à bien des États européens, le coût de la demande de visa, parfois supérieur à un salaire mensuel, constitue un obstacle majeur dans le cadre de la libre circulation. Un principe qui s’applique manifestement bien rarement aux ressortissants africains.

Plus de dépenses attendues

Alors que la plupart des frontières sont accessibles, sans procédure protocolaire, en Afrique, les citoyens de celle-ci sont sujets à des demande de visa pour espérer voyager à travers le monde. Et à perte, comme le démontrent les chiffres concernant les visas Schengen.

Les Africains devraient continuer à payer un lourd tribut afin de tenter de regagner le Vieux continent. Et pour cause, la demande connaît une hausse de 12,5% depuis le 11 juin 2024. De quoi porter désormais le coût à 90 euros.

S’agissant que le taux rejet est plus important en Afrique qu’ailleurs – malgré une proportion de 24% de demande, selon la société LAGO Collective – les craintes de gain encore plus disproportionnés sont réelles à en croire les analystes.


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