Le président sud-africain a défendu la politique de la dette de Pékin envers le continent lors du dernier Forum sur la coopération sino-africaine.
« Je n’adhère pas nécessairement à l’idée selon laquelle lorsque la Chine (investit), c’est avec l’intention finale d’assurer que ces pays se retrouvent dans un piège de la dette ou dans une crise de la dette« . Cyril Ramaphosa s’est voulu on ne peut plus clair dans sa défense de la Chine, jeudi 5 septembre dernier, au Focac.
Face à la presse en marge de ce sommet de coopération entre l’Empire du Milieu et le continent africain la semaine écoulée, le président sud-africain est monté au créneau, balayant d’un revers de la main, les critiques à l’encontre de la politique chinoise en Afrique.
Le pays communiste qui profite du sentiment de rejet grandissant des anciennes puissances coloniales – la France notamment – sur place pour monter en popularité auprès des Africains, est souvent pointé du doigt à cause des implications de ses interventions.
Des fragilités évidentes
Car si de grandes villes comme Luanda, Lagos ou encore Nairobi peuvent s’enorgueillir de voir sortir de terres des hôpitaux flambants neufs ainsi que des routes de dernière génération, le prix à payer se révèle souvent bien trop lourd.
Les termes des prêts mis en place pour ces investissements se caractérisent par des taux d’intérêt parfois exorbitants et un manque de transparence. De quoi menacer la stabilité économique et politique des États contractants.
L’un des exemples les plus emblématiques de ce phénomène de plus en plus décrié en dehors de Pékin, reste celui de la Zambie tombée en défaut de paiement sur sa dette extérieure en 2020, dont six milliards de dollars étaient dus à la seule Chine.
Vers un renouveau des relations ?
Par ailleurs, Pékin semble accorder ses prêts davantage en fonction de ses intérêts géopolitiques et économiques que de la viabilité des projets concernés.
Le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a ainsi récemment indiqué, comme le rappelle le site d’information Semafor Africa, que l’une des motivations de la politique étrangère de son pays était de contrer le « harcèlement hégémonique » des États-Unis.
C’est dire que le discours de Ramaphosa s’accommode mal des faits notés sur le terrain. Il serait donc souhaitable de travailler à renouer le partenariat sino-africain de façon à le rendre plus bénéfice mutuellement, plutôt que de nier l’évidence.
Il est à espérer que les nombreuses promesses de financement formulées au Focac ces derniers jours y participent.
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