L’Afrique gagne une nouvelle voix au FMI

L’Ivoirien Wautabouna Ouattara a été désigné comme troisième administrateur pour l’Afrique subsaharienne au sein de l’institution de Bretton Woods.

L’Afrique dispose officiellement d’un nouveau représentant au sein du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Et l’honneur revient à Wautabouna Ouattara, précédemment ministre délégué auprès du ministre ivoirien des Affaires étrangères, chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur.

L’homme de 53 ans qui a pris ses fonctions ce vendredi 1er novembre 2024, vient renforcer la représentativité africaine au sein du Fonds. Il porte en effet à trois, le nombre d’administrateurs issus de l’Afrique subsaharienne au sein de Conseil, organe décisionnel principal de l’institution, responsable de la conduite de ses affaires quotidiennes.

Ses pouvoirs vont de l’approbation ou du rejet des demandes de prêts des pays membres, la supervision des politiques de surveillance économique, l’étude des conditionnalités des prêts, la validation du budget de l’institution entre autres.

« L’ajout d’un troisième siège africain à notre Conseil d’administration reflète les progrès formidables réalisés par le continent dans le développement de son potentiel humain et économique« , a salué la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, dans le communiqué d’annonce.

Une première depuis 1992

Une déclaration on ne peut plus vraie, car l’Afrique dispose de nombreuses valeurs humaines sûres, même si celles-ci ont souvent bien peu voix au chapitre. Il s’agit du premier élargissement du Conseil d’administration du FMI depuis 1992 et l’intégration de deux postes pour assurer la représentation des nouveaux pays issus de l’ancien bloc soviétique.

Une petite évolution. Car avec 54 pays membres – soit le plus grand bloc au sein du Fonds –, l’Afrique ne détenait jusqu’ici que 6,5% des droits de vote. Un paradoxe alors que le continent abrite par ailleurs 18% de la population mondiale.

Mieux, cette sous-représentation chronique contraste fortement avec l’omniprésence du FMI dans les affaires économiques du continent. L’institution étant devenue au fil des années, mais avec de plus en plus de critiques, un acteur clé dans la gestion des crises financières qui secouent régulièrement les États de la région.

Une évolution en trompe-l’œil

Reste que cette intégration d’un troisième représentant africain au Conseil d’administration ne satisfait pas tout le monde. Tim Jones, directeur de la politique au groupe de campagne Debt Justice, estime même que cela « ne change rien », dans une intervention auprès de Reuters.

Les critiques rapportés par l’agence de presse, soulignent que cette « concession » qualifiée de « mineure », ne modifie pas fondamentalement les rapports de force au sein de l’institution.

Pour cause, les grandes décisions concernant les politiques de prêts, les conditionnalités et les orientations stratégiques restent largement dominées par les pays occidentaux. Dans un contexte crises économico-financières exacerbées sur le continent, l’arrivée de Wautabouna Ouattara serait donc inopérante.


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