Paris autrefois en terrain conquis sur le continent, y voit désormais sa présence militaire réduite à la portion congrue.
Que reste-t-il des contingents militaires français en Afrique ? La question est d’une actualité brûlante à l’heure où Paris ne peut que constater la perte de deux de ces ex-territoires colonisés.
Le mois dernier a en effet marqué un double revers pour le président Emmanuel Macron avec la décision prise successivement par le Tchad et le Sénégal de rompre les accords de défense qui les liaient à la France depuis la période des indépendances.
Un coup particulièrement dur pour l’ancien colonisateur, embarqué depuis quelque temps, dans un processus de réorganisation de son dispositif militaire sur le continent africain. Un travail confié à Jean-Marie Bockel au titre d’envoyé personnel du locataire de l’Élysée.
Une nouvelle doctrine militaire ?
Le rapport produit par celui-ci à cet effet avait d’ailleurs été remis au chef de l’État, cinq jours seulement avant le divorce acté par Ndjaména, alors que l’avion du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, décollait à peine après sa visite express sur place.
Ainsi, dans quelques semaines, les derniers soldats français devraient partir de Dakar, tandis que le drapeau tricolore sera définitivement abaissé de la capitale tchadienne, à en croire RFI. Un double mouvement qui mettrait fin à des décennies de présence militaire continue dans ces deux pays stratégiques.
Ces départs combinés à ceux du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023, laissent aux militaires français en Afrique, deux points de chute. En l’occurrence, la Côte d’Ivoire et le Gabon, des pays où Paris n’est pas non plus à l’abri d’un départ forcé en cas d’avènement d’un pouvoir hostile.
D’autant que le vent nationaliste qui semble impulser ces exigences de retrait de la France, n’épargne aucun territoire. En attendant, RFI informe que la France se prépare à une nouvelle approche à Abidjan et à Libreville.
Djibouti, un modèle pérenne
Le concept de « base militaire permanente » devrait ainsi céder la place à un modèle plus souple d’emprises partagées, d’après la radio française. Avec une ligne directrice consistant à céder progressivement le contrôle total de ces installations aux pays hôtes.
Cela implique une centaine de militaires prévus pour servir de noyaux dans le cadre d’exercices, de formations ou encore d’opérations conjointes. Dans ce paysage en pleine mutation, Djibouti occupe une place à part en tant dernière véritable base militaire française sur le continent africain.
« Depuis des décennies, la nature même de notre base ici (à Djibouti), de nos opérations, est profondément différente », a rappelé Emmanuel Macron en visite sur ce territoire stratégique, le 21 décembre 2024.
Paris y dénombre 1500 soldats déployés en permanence, au même titre que leurs homologues américains ou encore chinois. Une présence cruciale au regard de la proximité du pays avec le détroit de Bab-el-Mandeb où transite 15% du commerce maritime mondial.
Poster un Commentaire