
Des législateurs américains souhaitent empêcher les pays d’Afrique centrale de bénéficier de l’appui du Fonds Monétaire International. Cette mesure de représailles est envisagée dans le cadre du différend autour de la gestion des fonds de restauration environnementale impliquant les compagnies pétrolières intervenant dans la région.
Le Fonds Monétaire international (FMI) sera-t-il contraint de renoncer aux prochaines sollicitations de certains États d’Afrique centrale ? C’est en tout cas l’objectif de Bill Huizenga et Dan Meuser à travers leur nouvelle initiative.
Le duo de représentants républicains de la Chambre est en effet à l’origine d’une proposition de loi destinée à entraver tout accès des pays de la région, en l’occurrence ceux membres de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), aux programmes du Fonds.
Un veto serait ainsi opposé, en cas d’approbation de la nouvelle législation, par le Trésor américain à toute tentative de soutien de l’institution de Bretton Woods au Cameroun, au Gabon, au Tchad, à la Guinée équatoriale, à la République centrafricaine (RCA) de même qu’à la République du Congo.
À l’origine de cette offensive américaine figure un différend concernant la gestion de plusieurs milliards de dollars que les compagnies pétrolières doivent mettre de côté pour la restauration environnementale future après leur intervention dans les pays concernés.
Des fonds de la discorde
Décrits comme essentiels pour lutter contre la dégradation des écosystèmes, la perte de biodiversité et les impacts du changement climatique, ces fonds dits de restauration environnementale en Afrique centrale encore appelés Fonds CAFI (pour Central African Forest Initiative en anglais), représentant entre 5 et 10 milliards de dollars.
Destinés au nettoyage environnemental une fois l’exploitation pétrolière terminée, ils sont actuellement détenus dans des institutions financières étrangères. Au grand dam des États de la Cemac.
Lesquels souhaitent leur rapatriement vers des institutions régionales pour renforcer leurs économies et leurs réserves de devises étrangères. Un mouvement décisif pour remédier à la fragilité économique de ces pays pour la plupart sous assistance financière internationale.
Date butoir du 1er mai
À cet effet, un rapport du FMI publié en mars révèle de graves préoccupations concernant l’économie de la région. Il estime que sans mesures correctives, certains pays pourraient faire face à des niveaux d’endettement approchant 100% du PIB et des réserves en diminution d’ici 2029.
Alors que la mise en œuvre de la mesure de rapatriement du fonds doit prendre effet à partir du 1er mai, avec des pénalités pouvant atteindre 150% des fonds de restauration en cas de non-conformité, Washington a donc décidé de passer à l’action.
Les législateurs américains estiment que ces fonds sont contractuellement restreints et ne devraient donc pas être « facilement disponibles » ou « contrôlés par les autorités monétaires pour être comptabilisés dans les réserves de change ».
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