Starlink : Elon Musk bouscule les télécoms africaines

L’expansion fulgurante du géant de l’Internet spatial du milliardaire américain suscite à la fois espoirs et inquiétudes sur le continent.

Sans tambour, mais avec une agressivité caractéristique de son propriétaire Elon Musk, Starlink se déploie en Afrique. À ce jour, le service exploité par l’entreprise de transports spatiaux SpaceX, est désormais présent dans près d’une vingtaine de pays du continent.

Avec son réseau de mini-satellites en orbite terrestre basse, la société ambitionne de connecter le plus grand nombre au haut débit, y compris dans les zones les moins desservies par les infrastructures traditionnelles.

Un projet opportun dans une région marquée par un taux de pénétration d’internet de 43% en 2022 selon Statista. Soit loin de la moyenne mondiale estimée à 68%. Cependant, cette irruption massive sur le continent africain ne plaît pas à tout le monde.

Plaintes d’une distorsion concurrentielle

Si les consommateurs capables de s’offrir les services de Starlink – tarif estimé à plus de 350 000 FCFA – approuvent, tel n’est pas le cas des acteurs locaux de l’industrie des télécommunications. Ces derniers dénoncent en effet, une concurrence jugée déloyale.

Il en est ainsi de l’opérateur de réseau mobile kenyan Safaricom, dont la plainte déposée fin août auprès du régulateur fait beaucoup réagir. Le groupe y reproche à Starlink de bénéficier d’un traitement de faveur de la part des autorités.

Il regrette le fonctionnement extra-territorial du service américain, une situation qui l’épargne de toute contrainte d’ordre réglementaire ou fiscal dans les pays d’implantation. Contrairement aux opérateurs télécoms traditionnels, la plateforme d’Elon Musk s’appuie sur des tiers (distributeurs, revendeurs…) pour commercialiser son offre et son matériel en Afrique.

« Une aura de marque »

Safaricom préconise par ailleurs que les fournisseurs satellites s’associent avec les opérateurs mobiles locaux, plutôt que d’opérer de manière totalement autonome sur le marché kényan via leur propre licence.

Selon le site d’information Semafor, cette plainte reflète la frustration des fournisseurs d’accès à internet et opérateurs télécoms de plusieurs autres pays africains, dont le Zimbabwe, le Nigeria ou encore le Cameroun.

Une préoccupation légitime vu l’énorme effort d’investissement que ces opérateurs déploient dans le but de remplir leur cahier de charges. Mais l’incursion de Starlink sur le continent n’est pas près de s’arrêter, à en croire Bright Simons, entrepreneur social ghanéen, interrogé par Semafor.

« Starlink a créé une aura de marque qui projette un sentiment de « peur de rater quelque chose » et une sorte de pression des pairs dont je soupçonne qu’elle continuera à lui permettre d’obtenir des licences en Afrique à très faible coût », indique-t-il.


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