Un projet de loi a été initié afin d’institutionnaliser cet organe créé par Joe Biden alors que la nouvelle présidence Trump menace son avenir.
Les représentantes démocrates Sydney Kamlager-Dove et Sara Jacobs, ont introduit le 23 octobre 2024 au Congrès, un projet de loi visant à protéger durablement le Conseil consultatif du président américain sur l’engagement de la diaspora africaine.
L’instance créée en septembre 2023 par le chef de l’État Joe Biden, presqu’un an après sa première annonce, est chargée de faire des recommandations au locataire de la Maison Blanche sur le renforcement des liens entre Washington et les communautés africaines aux États-Unis.
Sa mission couvre un large spectre d’action, allant de la promotion de l’équité raciale au développement des échanges économiques et culturels, en passant par des programmes comme l’initiative des « Jeunes leaders africains » ou « Prosper Africa ».
Un bouclier face à la menace Trump ?
« La diaspora africaine aux États-Unis est une ressource spéciale, souvent inexploitée, alors que nous continuons à reconstruire et à renforcer nos relations avec le continent africain. C’est pourquoi il est si important que nous codifions le Conseil et que nous rendions permanent le canal de dialogue direct entre la diaspora africaine et les responsables américains« , indique Sara Jacobs, à propos de ce nouveau projet de loi baptisé « African Diaspora Council Act ».
Son architecture institutionnelle comprend douze membres nommés pour des mandats de deux ans, un président désigné par le Secrétaire d’État, et un directeur exécutif issu des hauts fonctionnaires de la diplomatie américaine.
Le projet de loi garantit par ailleurs l’indépendance politique du Conseil en interdisant explicitement toute considération partisane dans les nominations. Le timing de cette initiative suggère une tentative de préservation de l’instance au-delà de tout changement de doctrine politique à la Maison Blanche.
Deux visions africaines distinctes
Avec la victoire de Donald Trump sur la démocrate Kamala Harris à la présidentielle du 5 novembre, l’inquiétude sourde quant à la pérennité du Conseil de la diaspora africaine. Même si l’Afrique compte généralement peu dans l’agenda diplomatique américain, l’ancien président se caractérise par une vision nationaliste.
À cet effet, des spécialistes des relations américano-africaines interrogés par Semafor Africa, estiment que le président républicain devrait privilégier dans le cadre de ce retour à la maison Blanche, une approche « transactionnelle et pragmatique » fondée sur « l’Amérique d’abord » vis-à-vis du continent.
En toile de fond : la volonté de contrer l’influence chinoise sur ce continent où se bousculent diverses puissances mondiales. Il reste à voir si le Conseil de la diaspora africaine survivra aux quatre prochaines années.
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