De Beers mise sous pression au Botswana

Le pays d’Afrique australe menace de rompre les liens avec le diamantaire sud-africain si les conditions de prolongation de l’accord de vente de ses diamants ne lui sont pas favorables.

De Beers en terrain miné au Botswana. Cette firme spécialisée dans la production de diamants, pourrait voir sa gestion des pierres précieuses botswanaises lui être tout simplement retirée.

En cause, des frictions autour des négociations en cours entre les deux parties dans le cadre du renouvellement de deux accords. En l’occurrence les futurs droits miniers ainsi qu’un accord de vente de diamants.

Le premier qui expire en 2029 confère à De Beers une place de choix concernant l’exploitation du sous-sol botswanais, très riche en diamants. Le second à terme en juin prochain après une brève prolongation décidée récemment en attendant l’ouverture des négociations, donne à De Beers la latitude de commercialiser les diamants.

Une part plus importante

Cela se fait notamment par Debswana, une coentreprise détenue à parts égales par les deux parties. Contrairement, celle-ci vend 75% de sa production à De Beers – c’était 90% avant une refonte du contrat datant de 2011 il y a deux trois ans – tandis que le reste est géré par la société publique Okavango Diamond Company.

Mais cette répartition ne convient manifestement plus au Botswana qui n’a pas hésité à le faire savoir. « Si nous ne parvenons pas à une situation gagnant-gagnant, chaque partie devra faire ses bagages et rentrer chez soi », a ainsi asséné le président Mokgweetsi Masisi, dimanche 12 février, en marge d’une réunion du parti au pouvoir.

Alors que des informations rapportées par l’agence Bloomberg indiquent que 80% des bénéfices de Debswana sont reversés à Gaborone sous forme d’impôts et de diverses taxes.

Volonté de réappropriation

En toile de fond de cette revendication des autorités botswanaises figure une volonté de réappropriation de leurs ressources naturelles. D’autant que le diamant occupe une place prépondérante en termes de ressources d’exportation pour ce pays enclavé.

Le Botswana qui aurait entre-temps acquis une certaine expertise dans le domaine, entend donc selon de nombreux observateurs, peser directement de tout son poids sur le marché de la pierre précieuse. Plutôt que de laisser De Beers décider de leur sort.

« Nous avons également découvert que nos diamants rapportent beaucoup de bénéfices et que l’accord (de 2011) ne nous avait pas été favorable », a insisté le chef de l’État, toujours cité par l’AFP, ajoutant que les choses ne sauraient continuer comme avant.


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