Afrique subsaharienne : le FMI prévoit une récession de 1,6 %

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.

 

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une récession de 1,6 % de l’économie de la région pour 2020. Ce qui constitue selon l’institution, « le pire résultat jamais enregistré » depuis les indépendances de 1960.

Coronavirus et chocs climatiques impactent la croissance africaine

« Aucun pays ne sera épargné » par la crise du coronavirus, prévient le FMI dans son dernier rapport sur les perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne, intitulé « Covid-19 : une menace sans précédent pour le développement », publié le 15 avril. L’institution financière anticipe une contraction de 1,6 % de l’économie de la région pour cette année. Ce qui constitue « le pire résultat jamais enregistré ».

Cette forte révision à la baisse des perspectives de croissance de l’Afrique subsaharienne s’explique en grande partie par les conséquences de la propagation du covid-19. Cette pandémie provoque une perturbation de la production économique, une forte baisse des prix des matières premières et une récession à l’échelle mondiale. A ces facteurs s’ajoutent, pour certains pays, des chocs climatiques et naturels comme l’invasion de sauterelles en Afrique orientale.

Une contraction de 3,4 % au Nigeria

Les 5 pays les plus touchés par la récession seraient les Seychelles (-10,8 %), le Zimbabwe (-7,4 %), Maurice (- 6,8 %), Sao Tomé et Principe (- 6 %) et l’Afrique du Sud (-5,8 %). A contrario, le Soudan du Sud (+4,9 %), le Bénin (+4,5 %), le Rwanda (+3,5 %), l’Ouganda (+3,5 %) et l’Éthiopie (+3,2 %) devraient rester relativement épargnés par la crise.

Au Nigeria, la plus grande économie de la région, le FMI prévoit une contraction de 3,4 %, principalement due à l’effondrement des cours du pétrole et à l’impact des mesures d’endiguement et d’atténuation sur l’activité économique.

Un allégement immédiat du service de la dette dans une vingtaine de pays

Le FMI s’attend à une remontée de la croissance régionale à environ 4 % en 2021. Tous les pays retrouveraient alors une croissance positive, la Côte d’Ivoire obtenant le ruban bleu de l’Afrique subsaharienne avec + 8,7 %. Mais la dette des Etats africains devrait atteindre 64% du PIB cette année. Lundi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a annoncé « un allégement immédiat du service de la dette » dans une vingtaine de pays africains dont le Bénin, le Niger, le Rwanda, le Burkina Faso, les Comores, la Gambie et  la Guinée.

Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods anticipe une chute de la croissance à l’échelle mondiale de l’ordre de 3%, ce qui représente « un repli bien pire que lors de la crise financière mondiale de 2008–09 ».


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