Selon un nouveau rapport du World Platinum Investment Council (WPIC), le cours du palladium a plongé ces derniers mois. Il a chuté d’au moins 43 % suite à une baisse de la demande chinoise, elle-même liée à la pandémie de Covid-19. La tendance est similaire pour le platine, dont les cours ont accusé une baisse de 16,5% en mars.
Effets domino du coronavirus
Si la volatilité impressionnante des marchés d’actions et de l’or retient davantage l’attention des analystes et de la presse spécialisée, celle du palladium et du platine demeure tout aussi importante. Ces métaux précieux, très prisés de l’industrie automobile pour la fabrication des pots catalytiques des véhicules à moteur essence pour l’un et diesel pour l’autre, ont vu leur cours plongé ces derniers mois.
Emporté par une forte volatilité, le cours du palladium a connu en mars un point haut à 2.680,52 dollars l’once le 2 du mois, et un point bas, quatorze jours plus tard, à 1.495 dollars, soit une chute de près de moitié (43%). Il a même plongé de 20% en une seule séance, celle du jeudi 12 mars. Il faut aussi y voir l’impact de la crise sanitaire du coronavirus, qui paralyse toute la chaîne de production des véhicules, d’abord en Chine, puis en Europe et maintenant aux Etats-Unis.
Fermeture des sites miniers en Afrique du Sud
En Chine particulièrement, les différentes restrictions imposées par le gouvernement ont eu pour conséquence, une baisse de la demande de palladium, indispensable aux dispositifs antipollution des véhicules. « En janvier/février 2020, la production chinoise de voitures personnelles a chuté de 48 % en glissement annuel et les constructeurs automobiles ont cessé d’acheter du palladium », indique le rapport du World Platinum Investment Council (WPIC).
Il y a également les effets de la fermeture des sites miniers en Afrique du Sud, dans le cadre du confinement de la population pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19. « Il semble que les bonnes vieilles inquiétudes concernant l’offre sont de retour avec une suspension de trois semaines de la production minière en Afrique du Sud », souligne récemment Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Le platine n’a plus une bonne image depuis l’éclatement du Dieselgate
De son côté, le platine a enregistré des cours oscillant entre 564 dollars l’once et 917 dollars. Ils ont chuté de 16,5% en mars, de 25% depuis le début de l’année et de près de 38% sur cinq ans. Ce qui prouve que le platine n’a plus vraiment la côte, à cause principalement de l’affaire du Dieselgate. Un scandale industriel et sanitaire lié à l’utilisation par le groupe Volkswagen, de 2009 à 2015, de différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes de certains de ses moteurs diesel et essence lors des tests d’homologation.
Pour rappel, la production mondiale du palladium se divise entre la Russie (46 %), l’Afrique du Sud (35 %) et l’Amérique du Nord, États-Unis et Canada (15 %). Quant à celle du platine, elle se répartit entre l’Afrique du Sud (75%), la Russie (15%), le Canada (4%), le Zimbabwe (2%) et les Etats Unis (2%).
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