La Turquie lance TRT Afrika, au service de son soft power en Afrique

Ankara vient de mettre en service une nouvelle chaîne de télévision exclusivement dédiée au continent africain. De quoi lui permettre de renforcer sa position dans cette région en pleine recomposition géopolitique.

Posséder un média s’avère être l’un des moyens les plus efficaces de pénétrer les masses. La Turquie l’a semble-t-il compris. Elle qui ne cesse d’accuser les Occidentaux de salir sa réputation en Afrique.

Le pays de Recep Tayyip Erdoğan a procédé, le 31 mars dernier en marge du premier sommet de la radiodiffusion organisée à Istanbul par le radiodiffuseur national – TRT – et l’Union africaine de la radiodiffusion, au lancement d’une chaîne de télévision tournée vers l’Afrique.

Baptisée TRT Afrika, cette chaîne qui se présente également comme une plateforme numérique d’information, participe selon le communiqué d’annonce, de l’objectif de TRT d’augmenter ses émissions en langues étrangères.

Refléter le continent africain

Elle vient ainsi, avec ses déclinaisons en français, en anglais, en swahili et en haoussa, garnir les autres antennes de TRT, déjà riche des versions arabe (TRT Arabic), russe (TRT Russian), allemande (TRT Deutsch) et celle dédiée aux Balkans (TRT Balkan).

Afin d’assurer une couverture totale du continent africain, TRT Afrika a recours aux services de professionnels des médias originaires d’une quinzaine de pays. De quoi lui permettre de refléter l’Afrique au monde en toute fidélité.

Son slogan « l’Afrique telle qu’elle est » se révèle à cet effet très évocateur. Car il s’agit selon le directeur général de TRT Mehmet Zahid Sobacı, de s’éloigner de la vision « orientée et partisane » projetée par l’Occident à propos du continent.

Outil d’influence

« L’Afrique a été couverte uniquement en fonction des intérêts politiques de l’Occident, ignorant le fait que le colonialisme est à l’origine des problèmes actuels. La véritable histoire, la multiculturalité, les beautés naturelles et les histoires significatives de ce grand continent n’ont pas été transmises de façon correcte jusqu’à aujourd’hui », a notamment renchéri Mehmet Zahid Sobacı, cité par l’agence de presse turque Anadolu.

Des propos qui ne trompent guère sur l’intention de la Turquie concernant cette nouvelle plateforme. Il s’agit en l’occurrence pour Ankara, dans un contexte de mutations géopolitiques marquées par la perte d’influence africaine de certaines puissances occidentales, dont la France, de se positionner comme une alternative fiable.

Elle qui jouit déjà d’un attrait considérable sur le continent, grâce à la construction d’aéroports, l’octroi de subventions à travers ses multiples ONG, ou sa présence militaire de plus en plus prononcée.


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