Mali : panorama du paysage politique à un an de la présidentielle

Dans un an exactement, les Maliens seront invités dans les urnes pour élire leur nouveau président. Ce scrutin censé ouvrir une nouvelle ère démocratique au Mali devrait être le plus ouvert du pays depuis son indépendance. Il opposera les candidats des partis historiques (RPM, URD et ADEMA-PASJ) aux nouveaux poids lourds de la politique nationale. Parmi eux Aliou Boubacar Diallo (ADP-Maliba) et Moussa Mara (Yelema). Un tour d’horizon des forces en présence.

L’élection présidentielle au Mali qui doit se dérouler en mars-avril 2022 devrait opposer une pléthore de candidats. A un an de cette échéance cruciale pour le pays, certains partis politiques ont déjà trouvé leur champion et ont même lancé une sorte de pré-campagne. Au nombre des formations très actives figurent Yéléma qui a porté son choix sur son président et ancien premier ministre Moussa Mara. Celui-ci a déjà investi le terrain dans certaines communes de Bamako. Il y a aussi l’ASMA/CFP qui fait le même choix en misant sur son président et ancien chef de gouvernements Soumeylou Boubeye Maïga.

ADP-Maliba investit le terrain

On parlera surtout d’ADP-Maliba, parti fondé en 2012 par le milliardaire Aliou Boubacar Diallo. L’homme d’affaires est le candidat tout désigné de sa formation politique. Il se prépare de longue date pour faire mieux que lors de la présidentielle de 2018. Cette année-là, il avait fini troisième du scrutin, à la surprise générale, derrière Ibrahim Boubacar Keita et Soumaïla Cissé. Depuis décembre 2020, ADP-Maliba essaime des bureaux et des sections à travers tout le pays, tandis que lui effectue de nombreuses tournées dans les zones rurales. Celles-ci lui témoignent leur reconnaissance pour les nombreuses réalisations de sa fondation Maliba pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

Une politique de proximité qui semble payer puisque Aliou Diallo est le favori de la prochaine présidentielle, si l’on s’en tient au récent sondage du cabinet Statix. Selon cette enquête, l’homme d’affaires obtient 27% des intentions de vote au premier tour, très loin devant ses poursuivants immédiats Moussa Mara (17%) et Soumeylou Boubèye Maïga (9%). Un précèdent sondage du même cabinet, publié en novembre, le plaçait deuxième avec 25,5% des intentions de vote juste derrière Soumaïla Cissé de l’URD (26%).

Où en sont les partis historiques ?

Orpheline de son président depuis décembre 2020, l’URD continue de son côté de chercher un candidat pour la présidentielle de 2022. Demba Traoré, Prof Salikou Sanogo ou Bocar Cissé (fils de Soumaïla Cissé) ? Les avis divergent. A défaut de s’entendre sur l’oiseau rare en son sein, l’URD voudrait piocher ailleurs. En effet, on évoque de plus en plus une candidature de l’ancien premier ministre Boubou Cissé. Une option qui décrédibilise complètement cette formation politique. La situation n’est pas meilleure au RPM. L’ex parti au pouvoir tente de se remettre du coup d’Etat contre son président Ibrahim Boubacar Keita, en août 2020. Mais, les plus pressés proposent des noms. Et la liste des potentiels successeurs d’IBK est en train de devenir longue comme le bras… Quant à ADEMA-PASJ, le troisième parti historique au Mali, il offre depuis plusieurs mois une véritable guerre de tranchée entre les différents clans. On craint même une implosion du parti.

Et les indépendants ?

Evoquons enfin les candidatures indépendantes comme celles de l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra et de l’homme d’affaires Seydou Coulibaly. Si ce dernier a l’avantage de posséder de gros moyens financiers, il lui manque une véritable assise et une réelle machine politique. Pour se donner du coffre, le milliardaire recrute à tour de bras dans l’actuelle équipe de la transition malienne et dans certains grands partis politiques qui semblent avoir perdu le nord. Aussi, notons que le lancement de son mouvement politique a été un échec à cause des critiques sur l’origine de sa fortune. Celle-ci aurait été constituée grâce sur des marchés de gré à gré sous IBK. Pis, les infrastructures construites n’auraient jamais été à la hauteur des sommes dépensées. Cette presse négative fait que la candidature de Seydou Coulibaly patine fortement.


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