Les Américains priés de quitter le Mali

Washington exhorte ses ressortissants à partir immédiatement du pays ouest-africain en raison de la détérioration du climat sécuritaire sur place.

Les États-Unis jugent désormais le Mali trop dangereux pour leurs ressortissants. Le 28 octobre, les autorités américaines ont exhorté les citoyens sur place à quitter sans délai le territoire, en privilégiant les liaisons aériennes commerciales. Cette décision communiquée par l’ambassade américaine intervient dans un contexte sécuritaire précaire.

Depuis septembre, le Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), allié à al-Qaïda, a mis en place un embargo sur les carburants, coupant systématiquement l’approvisionnement de Bamako, la capitale. Les camions venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, principaux points de passage pour les importations, sont particulièrement ciblés.

Même l’instauration d’escortes militaires pour protéger les convois n’a pas permis à la junte de lever cet étranglement, qui asphyxie petit à petit l’économie nationale. Face à cette impasse, les autorités ont annoncé la fermeture des établissements scolaires et universitaires depuis le 27 octobre, et ce pour deux semaines.

L’ambassade américaine à Bamako pointe dans son communiqué une conjoncture marquée par des défis infrastructurels, la fermeture d’institutions publiques et, surtout, une reprise des hostilités aux abords de la capitale entre les forces maliennes et des groupes armés extrémistes.

Des recommandations fermes

Dans ce climat sous tensions, l’ambassade des États-Unis conseille à ses ressortissants de quitter le pays tant que l’aéroport de Bamako reste encore accessible et que des vols commerciaux sont disponibles. Elle déconseille vivement toute tentative de traversée terrestre vers les pays voisins, les routes nationales étant exposées au risque d’attaques terroristes.

Ceux qui décident malgré tout de rester dans le pays sont invités à préparer des plans d’urgence, notamment la possibilité de devoir se confiner sur place pour une durée indéterminée. L’ambassade précise ne pas pouvoir fournir d’assistance hors de Bamako.

L’appel à l’évacuation des citoyens américains marque un tournant dans la position de Washington vis-à-vis de la crise malienne. Le 24 octobre dernier, le Département d’État américain avait déjà autorisé le départ du personnel non essentiel et des familles des employés gouvernementaux.

Des lendemains incertains

La crise actuelle s’inscrit dans un contexte sécuritaire dégradé qui dure depuis plus de dix ans au Mali. Le pays fait face à des menaces multiples émanant de groupes affiliés à Al-Qaïda, à l’État islamique, ainsi qu’à diverses bandes criminelles opérant sur son immense territoire.

L’incapacité des autorités à briser le blocus imposé par les terroristes constitue un revers majeur pour un régime qui a justifié sa prise de pouvoir par la nécessité de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Les observateurs régionaux s’inquiètent des répercussions potentielles de cette crise sur les pays voisins, dans une région déjà fortement déstabilisée par la menace terroriste et les changements climatiques.


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