Sommet de la CEMAC : l’Afrique centrale veut aussi réformer le Franc CFA

Paul Biya, le président de la République du Cameroun

 

Après les pays d’Afrique de l’Ouest, c’est au tour de ceux d’Afrique centrale de demander une réforme du Franc CFA. Réunis en sommet extraordinaire à Yaoundé, le vendredi 22 novembre, les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont annoncé leur volonté de faire évoluer cette monnaie héritée de la colonisation.

Ali Bongo Ondimba absent

Alors que les pays d’Afrique de l’Ouest s’apprêtent à réformer le Franc CFA en vue de l’introduction d’une nouvelle monnaie en 2020, l’Eco, ceux d’Afrique centrale s’interrogent eux aussi sur l’évolution de la monnaie héritée de la colonisation. C’est dans ce cadre que les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont tenu un sommet extraordinaire à Yaoundé le vendredi 22 novembre.

Cinq chefs d’État sur les six que compte la CEMAC ont pris part à ce sommet de Yaoundé. Il s’agit du Camerounais Paul Biya, du Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, du Congolais Denis Sassou Nguesso, de l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et du Tchadien Idriss Déby Itno. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, était représenté par son Premier ministre Julien Nkoghe Bekalé.

Paul Biya tempère les ardeurs d’Idriss Déby

Dans le communiqué final, les dirigeants de la CEMAC ont « réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune stable et forte ». Si le texte ne précise pas la nature de l’évolution, le président tchadien a évoqué sur les antennes de la télévision camerounaise une sortie de la monnaie. « Demain, quand nous sortirons du Franc CFA, nous appartiendrons à un seul (cadre monétaire) », a-t-il déclaré. Du côté du président camerounais, Paul Biya, on se veut plus réservé. « L’actuelle politique monétaire a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière de la région », a-t-il assuré, emboitant ainsi le pas à ses homologues ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Makcy Sall. Cette prudence s’explique par la situation économique de la zone CEMAC totalement différente de celle de l’Afrique de l’Ouest (zone CEDEAO), qui flirte avec des taux de croissance à 6%.

Rompre le cordon ombilical avec les anciennes puissances coloniales »

Le Franc CFA des zones CEDEAO et CEMAC est indexé sur l’euro et convertible avec la monnaie européenne. Les États utilisateurs doivent déposer 50% de leurs réserves en France, en contrepartie. Depuis quelques années, une grande partie de la population francophone d’Afrique (155 millions d’habitants) rejette le Franc CFA car assimilé au système opaque appelé Françafrique. « Nous ne devons pas être (liés aux) anciennes puissances coloniales », a d’ailleurs affirmé pour sa part le président équato-guinéen.


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