Coronavirus : les chefs d’État africains en mode prudence

Roch Marc Kaboré, président du Burkina Faso, octobre 2019.
Roch Marc Kaboré, président du Burkina Faso, assis pensif lors d'un sommet de l'Union africaine (UA) en octobre 2019.

 

Face à la propagation du coronavirus en Afrique, les chefs d’Etat du continent prennent leurs précautions et se barricadent chez eux. De Ouagadougou à Kinshasa en passant par Libreville, découvrez les dispositifs mis en place dans les palais présidentiels.

Des ministres diagnostiqués positifs au Burkina Faso, des dirigeants qui disparaissent des radars en Côte d’Ivoire. Le coronavirus sème la panique en Afrique. Il a presque mis en quarantaine les présidents africains.

Toutes les poignées de porte régulièrement nettoyées au palais de Kosyam

A Ouagadougou, le chef d’État Roch Marc Christian Kaboré a renforcé sa protection, confie RFI. En plus du gel hydroalcoolique et des règles de distanciation déjà généralisées, les personnels du palais de Kosyam doivent désormais porter un masque. Toutes les surfaces de contact comme les poignées de porte sont également nettoyées en permanence. En outre, dès ce lundi 23 mars, l’essentiel des équipes de la présidence vont se mettre en télétravail.

A Bamako (Mali), on se méfie tout autant du Covid-19. Le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a considérablement réduit ses audiences et ses sorties. Le locataire du palais de Koulouba envisage par ailleurs la mise en place d’un système qui lui évitera de toucher les documents qu’on lui remet. Il s’agira d’insérer ces documents dans un parapheur sur lequel seul son aide de camp aurait la main.

Du côté de Libreville (Gabon), on se veut plus strict. Ainsi, le palais du bord de mer effectue deux contrôles (prise de température), dès l’entrée et à l’étage où travaille Ali Bongo. La présidence gabonaise réfléchit dorénavant à soumettre tout visiteur à un test pour vérifier qu’il n’est pas atteint du virus.

Alassane Ouattara disparait des écrans

A Kinshasa, enfin, la prise de température par thermomètre à infrarouge frontal s’applique à tous les membres du gouvernement. Par précaution, la présidence Selon a suspendu le conseil des ministres et la plupart des audiences du président Félix Tshisekedi.

Plus fort encore, certains présidents observent le silence radio. Parmi eux, le président ivoirien Alassane Ouattara. Il n’a plus fait d’apparition publique ni d’allocution depuis au moins une semaine. Alors que la population s’inquiète de l’augmentation des cas de Covid-19. l’on enregistre déjà en Côte d’Ivorie une vingtaine de personnes contaminées. Comme au Burkina Faso et au Nigeria d’ailleurs.

Une leçon à tirer de cette crise ?

Cette semaine, la plus part des pays africains ont fermé les établissements scolaires, les lieux de culte et toutes leurs frontières. Mais ces mesures suffiront-elles à endiguer la propagation du virus en Afrique, un continent avec des systèmes de santé très défaillants ? Attendons de voir.

Pour l’instant, l’on peut espérer tirer une leçon de cette crise sanitaire. Elle va peut-être contraindre les présidents africains à construire enfin des hôpitaux de référence et à permettre une meilleure formation des médecins. Actuellement, ils ne peuvent plus s’envoler pour l’Europe afin de s’y faire soigner. Confinés dans leurs pays, ces présidents sauront enfin combien leur peuple souffre pour accéder à des soins de qualité.


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