Mali : comment financer la transition ? La proposition d’Aliou Diallo

Aliou Boubacar Diallo mali

Après le coup d’Etat de trop opéré le 24 mai dernier, la communauté internationale a décidé de punir le Mali en le privant des financements extérieurs dont il dépend en grande partie. En attendant la levée des sanctions, d’ici à huit mois avec l’organisation de la présidentielle de février 2022, le pays doit trouver d’autres sources de financements. Aliou Diallo, l’un des poids lourds de la politique malienne, propose une souscription nationale de 1.000 milliards de Francs CFA. Tous les compatriotes pourraient y souscrire, qu’ils soient au pays ou à l’étranger.

Le Mali a connu, le 24 mai 2021, un nouveau coup d’Etat, le deuxième en seulement neuf mois. Ce putsch de trop a poussé les partenaires internationaux (FMI, Banque mondiale, Banque africaine de développement, l’AFD, le Club de Paris, Canada, France, Allemagne, etc.) à suspendre leurs financements au pays. Pourtant, cet Etat d’Afrique de l’Ouest est sous perfusion internationale depuis plusieurs années. Avec les transferts de la diaspora, les aides mondiales constituent la principale source du renflouement du budget nationale. La décision des partenaires tombe d’autant mal que le Mali vit une crise multidimensionnelle depuis 2018. Evidemment, les Maliens s’en inquiètent. Les hommes politiques montent donc au créneau pour sauver la nation. Parmi eux, Aliou Boubacar Diallo, le président d’honneur d’ADP-Maliba.

« Que tous les patriotes souscrivent à cette aide »

Ce poids lourd de la politique malienne (3e de la présidentielle de 2018) fait un constat amer. « La situation sécuritaire du pays s’est dégradée. Elle est de plus en plus précaire. Le Mali vit sous perfusion, aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique. Décider d’arrêter la perfusion du malade peut avoir des conséquences très dommageables », a déclaré l’homme d’affaires dans une interview sur Radio Kledu direct, le 24 juin 2021.

Mais, l’heure n’est pas aux lamentations, plutôt aux propositions concrètes comme il l’a toujours fait à chaque étape décisive de la vie de la nation. « Moi je pense qu’il faut un sursaut national. Le pays a des moyens pour se défendre, pour se développer, se stabiliser et se sécuriser. Pourquoi ne pas lancer un appel national de 1.000 milliards de Francs CFA (à peu près 2 milliards de dollars USD), pour que tout le monde, tous les patriotes souscrivent à cette aide, qu’ils soient à l’intérieur du Mali ou fassent partie de la diaspora », a lancé Aliou Diallo.

Des fonds pour la sécurisation et la stabilisation du Mali

Selon l’ex député de Kayes, cette souscription nationale pourra se faire sous forme de zéro coupon avec une maturité de dix ans, ou être convertible en or comme le Mali est un grand producteur de ce minerai (5e au classement africain avec 61,2 tonnes par an). Les fonds permettront de financer la transition et les grands défis qui se présentent à elle. Il s’agit de « la sécurisation du Mali, sa stabilisation et tout ce qu’on attendait de l’extérieur sur le plan budgétaire, jusqu’à la fin de la transition », cite Aliou Diallo. Dans son programme pour la présidentielle de 2018, le milliardaire malien avait déjà suggéré un tel sursaut national pour remettre à flot le Mali. En effet, il avait proposé un plan Marshall pour le Mali potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA.

Une réussite insolente dans les affaires

Cet argent sera collecté sur cinq ans via des emprunts d’État, des bailleurs et des partenariats privé-public. Il servira à la modernisation de l’administration et de l’armée, au développement harmonieux des régions, à la construction d’infrastructures et services (ponts, routes, hôpitaux, écoles, centrales électriques, etc.) et à la création de dizaines de milliers de PME pour résorber le chômage des jeunes. Aliou Diallo a d’autant foi en ses propositions qu’il a toujours eu de la réussite dans toutes ces entreprises. On pense notamment à son audacieux pari sur l’hydrogène naturel. En 2010, alors que la communauté scientifique et l’industrie ne trouvait aucun intérêt dans cette ressource (pourtant totalement vertueuse), il avait lancé son exploitation à Bourakébougou. Sa compagnie Hydroma l’a transformée en électricité propre pour ce village située à 60 kilomètres de Bamako.

Faire du Mali, le premier pays décarboné d’Afrique

Ce succès provoque aujourd’hui une véritable ruée mondiale vers ce nouvel or vert. L’hydrogène naturel est ainsi devenu le candidat parfait de la transition énergétique. Aliou Diallo est logiquement considéré comme le pionnier de cette nouvelle ressource. Fort de ce statut, il est invité à tous les grands rendez-vous des énergies de demain. Il a récemment (2 et 3 juin) participer au sommet H-NAT 2021, le premier dédié à l’hydrogène naturel.

Avec ce nouveau gaz, Aliou Diallo souhaite donner au Mali son indépendance énergétique, alors que le pays fait face à un déficit depuis plusieurs années. Le PDG d’Hydroma est également convaincu de pouvoir lancer véritablement l’industrialisation de son pays en fournissant les usines en hydrogène propre. Enfin, il rêve de faire du Mali le premier pays décarboné d’Afrique et le premier pays à faire rouler des voitures et des trains à hydrogène. L’homme d’affaires a déjà pris contact avec le gouvernement malien pour lancer un train à hydrogène entre Bamako et Kayes, sa ville natale.

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