L’Afrique du Sud se déchire

Le pays est depuis plusieurs jours en proie à des manifestations meurtrières sur fond de pillages des magasins et autres centres commerciaux. En cause, l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma pour outrage à la justice.

Déjà 45 morts au moins et plusieurs centaines d’arrestations. Pourtant, la situation reste toujours explosive à Johannesburg et dans les autres villes sud-africaines, théâtres de manifestations d’une ampleur rare, selon nombre de témoins interrogés par l’AFP.

Depuis vendredi 9 juillet en effet, l’Afrique du Sud a littéralement basculé dans le chaos. Dans plusieurs contrées du pays, des centres commerciaux sont pris d’assaut par une horde de manifestants avec pour unique objectif de s’accaparer du maximum de vivres possibles. À certains endroits, la foule est tellement impressionnante que les bousculades occasionnent des morts. Dans bien des cas, les forces de l’ordre ont été débordées ou alors elles sont arrivées bien après le passage des pillards.

L’étincelle Zuma

À l’origine de ces manifestations figure l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma. Le septuagénaire a été envoyé en prison le 8 juillet pour 15 mois par la plus haute juridiction sud-africaine qui l’accuse d’outrage à la justice. Zuma s’étant notamment illustré ces derniers mois en refusant à plusieurs reprises de déférer à la convocation de la commission d’enquête mise en place pour enquêter sur ces années de gestion à la tête de l’État. On l’accuse d’être impliqué dans nombre d’affaires nébuleuses dont le préjudice est évalué à plus de 3 milliards de francs CFA.

Jacob Zuma, ancienne grande figure de la lutte anti-apartheid a vu son nom associé ces dernières années à plusieurs scandales. Ses neuf ans de présidence à la tête de l’Afrique du Sud se sont soldés par une démission forcée en février 2018. Depuis, la justice lui a mis le grappin dessus et l’appelle à rendre gorge.

Colère sous-jacente

Mais malgré ses déboires judiciaires, l’homme reste un personnage influent du paysage politique sud-africain. Notamment au sein de l’ANC, parti historique de l’Afrique du Sud. En témoignent les actes de vandalisme en cours dans le pays et amplifiés sur les réseaux sociaux à travers le hashtag freeZuma (libérez Zuma).

Son successeur à la présidence, Cyril Ramaphosa, a beau appeler au calme lundi soir, il n’en est rien pour l’instant. Et il n’est pas certain que sa voix porte davantage vu le contexte économique extrêmement précaire de la population asphyxiée par les restrictions sanitaires dues à la pandémie du Coronavirus depuis plus d’un an.


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