L’Anopheles stephensi, ce nouveau vecteur du paludisme en expansion sur le continent africain

L’espèce de moustique ultrarésistante autrefois limitée en Asie et dans la péninsule Arabique a désormais atteint au moins quatre pays d’Afrique. Une mauvaise nouvelle pour la lutte antipaludique dans cette partie du globe très vulnérable à ce fléau.

Après l’Anopheles gambiae, voici la menace Anopheles stephensi. Cette dernière espèce de moustiques longtemps localisée dans des pays comme l’Inde ou l’Iran est en progression sur le continent africain.

Elle a en effet été identifiée comme responsable de plus de 2 400 cas de paludisme encore appelé malaria de janvier à mai dans la ville de Dire Dawa en Éthiopie, selon des données de la Société américaine de médecine tropicale et d’hygiène communiquées le 1er novembre à Seattle aux États-Unis.

Cela constitue une deuxième découverte de ce type après celle de 2016 marquant la présence formelle de l’Anopheles stephensi dans le pays de la Corne de l’Afrique.

Espèce dangereuse

Parallèlement, des autorités nigérianes de la santé ont révélé avoir identifié cette même espèce de moustique sur le territoire pour la première fois en juillet dernier. Entre-temps, le pathogène avait déjà fait son apparition à Djibouti (2012) et au Soudan (2019), selon des constatations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMS indiquait même en 2019 que « ce vecteur semble se propager de son premier lieu de détection (Djibouti) vers d’autres pays voisins ».

Une situation préoccupante au regard des caractéristiques de ce moustique. Outre le fait de se reproduire dans des eaux propres, il prospère en effet pendant la saison sèche – où les cas de paludisme sont généralement rares – grâce à sa résistance aux fortes températures. Cela fait de l’Anopheles stephensi, une espèce particulièrement redoutable. D’autant plus avec sa résistance aux insecticides.

Inquiétudes en Afrique

Cette prolifération de l’agent infectieux inquiète beaucoup en Afrique. Et pour cause, elle représente une des dernières régions à enregistrer de fort taux de prévalence de la maladie et ses corollaires. À preuve, 95% des 627 000 décès dus à la malaria en 2020 dans le monde y ont été dénombrés par l’OMS.

« Les preuves existent maintenant pour suggérer que le monde doit agir contre ce phénomène », a déclaré l’experte en écologie des maladies Sarah Zohdy citée par l’AFP. Il est urgent de prendre des mesures, car la lutte contre le paludisme a perdu du terrain ces derniers mois en partie à cause de la crise du Covid-19.

Un vaccin développé par la firme britannique GSK a pourtant été homologué depuis 2021. Mais son efficacité reste sujette à questions.


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