Malakoff Humanis et trois entreprises, dont Orange France, lancent un label d’intelligence artificielle responsable. Baptisé Positive AI, cet référentiel est attribuable à l’issue d’un audit indépendant.
L’IA présente dans tous les métiers et toutes les industries
L’assureur français Malakoff Humanis s’associe au leader mondial des cosmétiques L’Oréal, à l’opérateur télécoms Orange France et à la société de conseil et de services aux entreprises BCG (Boston Consulting Group) GAMMA pour créer Positive AI. Il s’agit d’un référentiel destiné à rendre concrète et accessible l’intelligence artificielle responsable à toutes les entreprises. À compter de 2023, ce cadre servira de base à l’obtention d’un label du même nom, attribuable à l’issue d’un audit indépendant.
Cette initiative intervient au moment où l’Union européenne veut mieux encadrer la création et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Elle est d’autant bienvenue que l’IA a aujourd’hui intégré tous les métiers et toutes les industries. Ce qui soulève de nombreuses interrogations, à la fois chez les consommateurs, les pouvoirs publics et les entreprises. Heureusement, ces acteurs ont pris conscience des enjeux de cette technologie. C’est ce qu’indique une étude réalisée en 2018 par Malakoff Humanis et le Boston Consulting Group.
Du rôle central des entreprises dans la conception de l’IA
Cette enquête, la plus complète menée à ce jour en France sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la chaîne du travail, montre que les dirigeants et managers d’entreprise ont une opinion globalement positive sur l’IA (70%). Ils considèrent, dans leur grande majorité (83%) que cette technologie a des effets bénéfiques. Aussi, ils estiment qu’elle va améliorer leur rendement ainsi que la santé des collaborateurs. Toutefois, ces responsables craignent une dégradation de l’emploi. Par ailleurs, si 84% d’entre eux affirment que l’IA responsable devrait être une priorité, seulement 16% ont développé un programme mature en ce sens.
Cette incohérence proviendrait d’un manque de solutions opérationnelles et d’outils pour les appliquer. C’est pour lever ces obstacles que Malakoff Humanis, L’Oréal, Orange France et BCG Gamma s’associent pour lancer Positive AI. Les partenaires estiment que les entreprises ont un rôle majeur à jouer pour que l’IA conjugue potentiel d’innovation et respect des droits humains. Pour les aider, son référentiel met l’accent sur trois dimensions prioritaires. D’abord la justice et l’équité afin de prévenir les biais de discrimination pouvant survenir dans le traitement des données et dans les algorithmes.
Devenir un outil incontournable en France et en Europe
Ensuite, la transparence et l’explicabilité pour que les données et les algorithmes soient accessibles, compréhensibles, explicables pour tous. Enfin, la préservation de l’intervention humaine par un contrôle sur les décisions automatisées et une collaboration homme-machine au service de l’humain. Positive AI se positionne comme un espace d’échange et de travail dédié aux entreprises qui souhaitent déployer une IA éthique comme définie par la Commission européenne.
Dans ce cadre, le label va s’ouvrir à toute organisation professionnelle qui gère ou développe des systèmes d’intelligence artificielle. Il va ensuite s’offrir à la société civile pour renforcer son expertise. Malakoff Humanis et ses partenaires ont prévu de se doter d’un comité d’experts en IA et en éthique. Ce groupe doit apporter son éclairage afin que le référentiel et les méthodes d’évaluation puissent s’enrichir au fil du temps. Laetitia Orsini Sharps, la présidente de l’association Positive AI, espère qu’à terme cette démarche deviendra une norme en France et en Europe.
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