Interdiction de diamants russes : De Beers interpelle le G7

Photo de Thomas Evans sur Unsplash

De Beers émet des inquiétudes après que les pays du G7 ont décidé d’interdire les diamants russes à partir du 1er mars prochain, afin de couper une importante source de financements de la guerre de Moscou contre l’Ukraine. Le groupe minier craint que cette mesure n’entraîne de fortes hausses de prix pour les pierres africaines.

Après plusieurs mois de discussions, le G7 a décidé en décembre dernier d’interdire l’importation directe de diamants russes, à partir du 1er mars prochain. Il envisage aussi d’imposer des restrictions progressives sur les importations indirectes depuis des pays écrans, qui achètent des pierres russes pour les revendre sur le marché européen en les présentant comme les leurs.

Où et comment vérifier l’origine des diamants ?

Pour rendre plus efficace cette interdiction, les 7 pays les plus riches du monde prévoient d’adopter en septembre 2024 un nouveau système de traçabilité. Celui-ci doit permettre de détecter de façon automatique les pierres russes et de les exclure du marché européen. Toutefois, des questions subsistent sur comment et où faire les vérifications. La Belgique propose d’effectuer les contrôles à Anvers, la principale plaque tournante du diamant dans le monde.

Une mauvaise nouvelle pour les producteurs africains

Si le G7 adoptait cette idée, les producteurs africains devraient désormais vendre leurs diamants à un seul endroit au lieu d’avoir le choix. Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses. Al Cook, PDG de De Beers, leader mondial de la distribution de diamants bruts depuis les sanctions prises contre le géant russe Alrosa, avertit que les diamants africains éthiques pourraient devenir beaucoup plus chers.

De Beers demande au G7 d’évaluer les potentiels terribles effets secondaires 

« Nous comprenons et soutenons la nécessité des sanctions du G7 sur les diamants », souligne d’emblée le dirigeant britannique. Mais « ce qui est vraiment important pour nous, c’est que les sanctions mises en place aient l’effet escompté sans créer de terribles effets secondaires », a-t-il ajouté. D’autres compagnies minières portent cette préoccupation, de même que les pays producteurs.

Gaborone également opposé aux sanctions du G7

Parmi ces derniers figure le Botswana, l’un des plus grands producteurs de diamants au monde. La semaine dernière, le pays a  interpellé les dirigeants du G7. Il a demandé à ce qu’ils évaluent les effets indésirables des sanctions et du potentiel choix d’Angers comme seul point de certification. L’Okavango Diamond Company (ODC), la compagnie nationale de diamants, les prix des pierres précieuses africaines pourraient flamber en raison d’un cauchemar logistique.

Beers d’autoriser les producteurs africains à certifier leurs propres diamants

Gaborone évoque aussi une menace pour la souveraineté nationale. Compte tenu du fait que les exportations de diamants représentent les deux tiers des revenus du pays. Pour sa part, De Beers suggère au G7 d’autoriser les producteurs africains à certifier eux-mêmes les diamants. « Nous pensons que le système que nous avons en Namibie, en Afrique du Sud et au Botswana a résisté à l’épreuve du temps », a déclaré M. Cook.

De Beers utilise la blockchain Tracr pour tracer les diamants

Depuis près de deux ans, De Beers utilise la blockchain Tracr pour tracer les diamants tout au long de la chaîne, de l’extraction à la commercialisation. Cette plateforme s’appuie aussi sur l’intelligence artificielle, l’internet des objets (IoT) et les systèmes avancés de sécurité et de confidentialité pour proposer un enregistrement immuable des données. On ne peut donc pas les falsifier.

Le G7 a évalué les systèmes de certification du groupe

Par ailleurs, Tracr TM offre une décentralisation des données, réduisant les coûts. La solution offre aussi une certaine rapidité et une évolutivité dans le processus d’acheminement des diamants. AI Cook confie qu’une délégation du G7 a visité les installations de De Beers afin d’étudier leurs systèmes de certification. A cette occasion, l’entreprise leur a fait part de ses inquiétudes sur les mesures prises.


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