Transition au Mali : un gouvernement de large ouverture pour le retour à la normalité

Après avoir désigné Bah N’Daw, en tant que président de la Transition, la junte et les acteurs politiques maliens ont nommé dimanche Moctar Ouane au poste de premier ministre. Celui-ci doit rapidement constituer un gouvernement de large ouverture pour ramener le Mali à la normalité dans les 18 mois à venir.

Moctar Ouane, 64 ans, a été désigné dimanche pour diriger le gouvernement de Transition au Mali. Ce diplomate chevronné jouit d’une solide réputation internationale et demeure paradoxalement assez peu connu dans son pays où il a œuvré à l’ombre des hauts dirigeants.

Il a notamment été ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2011, sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, et occupait depuis 2016 la fonction de délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La nomination de ce civil était attendue depuis l’investiture, vendredi 25 septembre, comme président de Transition, de Bah Ndaw, un colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense.

Un gouvernement d’une grande diversité

Moctar Ouane aura la lourde tâche de conduire l’administration jusqu’à des élections pour rendre le pouvoir aux civils dans les 18 mois à venir. Dans ce cadre, il devra constituer un gouvernement d’union nationale, composé de femmes et d’hommes d’horizons divers. D’après nos informations, cette nouvelle équipe comprendra des éléments de la junte, des groupes armés, mais aussi et surtout des membres du M5. Ce mouvement de contestation qui a contribué à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

En outre, l’on parle d’un gouvernement d’ouverture de vingt-cinq membre et de la nomination de responsables des principaux partis politiques maliens tels que le RPM (ancien parti au pouvoir), l’URD de Soumaïla Cissé et l’ADP-Maliba d’Aliou Diallo, qui a fini troisième à l’élection présidentielle de 2018. Cet homme d’affaires a proposé à de multiples reprises la formation d’un gouvernement de large ouverture. Pour lui, c’est la seule issue pour une sortie de crise politique au Mali et pour calmer le front social en vue de faire face aux enjeux du moment.

La nomination de Moctar Ouane, un « signal positif et encourageant »

Alors que des enquêtes de moralité des ministrables et des tractations sont en cours, les noms de plusieurs proches du natif de Kayes se murmurent. L’ADP-Maliba a en effet toujours participé aux concertations nationales (le dialogue national inclusif notamment) et régulièrement appelé au rassemblement des Maliens pour l’intérêt supérieur du pays.

Aliou Diallo a d’ailleurs loué la « sobriété, la neutralité et les compétences » de Moctar Ouane, le nouveau Premier Ministre de la Transition nommé. A ses yeux, il s’agit d’un « signal positif et encourageant » pour la suite du processus de sortie de crise.

Dans une tribune publiée le 2 septembre, le fondateur d’ADP-Maliba, avait invité ses « compatriotes à rester engagés et mobilisés pour relever les défis immenses » qui attendent le Mali. « Le principal d’entre eux est de surmonter [les] différences et de créer les conditions sociales et politiques pour la réussite de cette Transition qui doit permettre au pays de revenir à un Ordre Constitutionnel normal dans les meilleurs délais », avait-il estimé. Son parti, qui a fait une véritable percée aux dernières législatives, espère maintenant contribuer humblement au relèvement du Mali.


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