Mali : 2020, une année de grands bouleversements et de nouveaux espoirs politiques

Bien qu’il ne soit pas encore sorti de sa crise multidimensionnelle, le Mali a connu cette année un grand changement qui le remet partiellement sur la voie de la normalité. Ce nouveau vent venu du peuple a propulsé certains hommes politiques, qui incarnent aujourd’hui l’avenir de la Nation. Parmi eux, Aliou Diallo, le fondateur du parti ADP-Maliba.

Une montée en puissance d’Aliou Diallo

Après deux années de mécontentement, le peuple malien a mis fin au régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en août dernier avec l’aide de l’armée. Ce fut au bout de deux mois de contestation, dirigée par le Mouvement du 5 Juin (M5). En septembre, la junte et la société civile ont convenu d’une transition de dix-huit mois à l’issue de laquelle se tiendra une élection présidentielle. Celle-ci devrait voir s’affronter de nouveaux acteurs de la vie politique malienne, qui incarnent le changement. Selon un sondage du cabinet d’études et de conseil Bamakois Statix, effectué en novembre 2020, un mois avant le décès de Soumaïla Cissé, ces deux personnalités obtenaient respectivement 26% et 25,5% des intentions de vote au 1er tour du scrutin de 2022.

Contrairement au président du parti Yéléma, Aliou Diallo est un nouvel acteur de la politique malienne. Entré seulement en politique en 2012, ce riche entrepreneur a rapidement gravi les échelons au point de surprendre les observateurs en 2018. Cette année-là, il avait réussi à se classer troisième au premier tour de la présidentielle derrière Ibrahim Boubacar Keita et Soumaïla Cissé, mais avec un score moindre (8,03% des votes).

Un homme de consensus aux yeux des Maliens

Sa nouvelle position dans l’opinion malienne peut s’expliquer par la conjonction entre ses idéaux et les aspirations des Maliens. Ces derniers souhaitent une réforme profonde de l’administration, la réduction des budgets de la présidence et de la primature, la fin des marchés publics de gré à gré et une lutte plus franche contre la corruption. Ces tares sont à l’origine du chômage et de l’immigration clandestine, véritables fléaux au Mali. Par ailleurs, les Maliens réclament le rassemblement de tous les fils et filles du pays, ainsi qu’une politique plus responsable.

Aliou Diallo se présente justement comme l’homme du consensus. Ainsi, a-t-il régulièrement pris part aux rendez-vous importants comme le Dialogue national inclusif (DNI), rejoint la majorité présidentielle en mai dernier et pris la tête d’une coalition multipartite aux législatives de Kayes. Mieux, il a fait de forces propositions à chaque étape de la vie de la nation malienne comme lors du soulèvement populaire de juin et juillet 2020. Ses solutions d’équilibres ont d’ailleurs été reprises par les missions de la CEDEAO.

Un plan Marshall concocté pour le Mali

Un des plus jeunes candidats de la prochaine présidentielle avec Moussa Mara, Aliou Diallo est surtout celui qui travaille le plus le volet économique. Il propose un plan Marshall pour le Mali de 15.000 milliards de Francs CFA. Cet ambitieux programme prévoit la modernisation de l’armée et de l’administration. Il vise par aussi une véritable politique de décentralisation et la construction d’infrastructures (ponts, routes, hôpitaux, etc.). Selon le milliardaire, seul le développement socio-économique pourra sortir le Mali de la crise. Et pas les armes qui ont montré leurs limites depuis 2012.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*